Les Murs du Mensonge.
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Les Murs du Mensonge.
Il y a quelques temps…
La nuit venait tout juste de tomber sur la région des pins argentés. Les cimes des hauts conifères balançaient lentement au gré des vents, laissant parfois poindre un blafard éclat de lune sur les sentiers tortueux qu’empruntaient une dizaine de voyageurs.
Vêtus de manteaux ou de fripes, affichant une mine déconfite, certains traînaient derrière-eux de lourds paquetages. Des hommes, des femmes et même des enfants composaient cette poignée de réfugiés des Contreforts de Hautebrande, mais seuls deux d’entre eux étaient correctement armés.
Howard Feningan et son fils Bret. Ce dernier était encore jeune et inexpérimenté, mais il écoutait attentivement les directives de son père, ancien garde d’Austerivage. Le caporal Feningan avait prit les rênes et tâchaient tant bien que mal de conduire ces pauvres ères en sécurité.
Hélas, après avoir échappé de justesse aux Réprouvés, ils avaient du faire face à une autre menace qui profitait allègrement du chaos ambiant, les brigands.
Ils étaient au moins une vingtaine et bien organisés. Plutôt que de foncer sur le groupe, ils les traquaient sans relâche. Était-ce par pur sadisme ou l’attente d’un signe de faiblesse? Il n’aurait pu le dire.
Depuis plus de quatre heures lui, son fils et le restant des réfugiés marchaient sous le couvert des pins dans l’espoir d’atteindre la sécurisante enceinte de Moulin-de-l’Ambre.
Quatre heures…
Howard était garde, non pas forestier, mais il pu aisément remarquer que leur course à travers bois les avaient sérieusement déviés de leur route. Malgré la faible lueur des lanternes, il pu discerner le quai du lac entourant l’île de Fenrir.
Il lui fallait trouver une solution ou ils allaient tous mourir. Impossible de traverser le lac, il n’y avait aucune embarcation et rares étaient ceux qui savaient nager. Remonter vers le Nord équivalait à se jeter dans les griffes des apothicaires Réprouvés et faire demi-tour…
Sur cette pensée, il observa le sourire rassurant que son fils affichait à l’attention d'une fillette qu’il aidait à se relever. Depuis la mort de sa mère, le petit s'était toujours montré vif et courageux, toujours prêt à aider autrui. Il se devait de les sauver, de le sauver et de lui offrir un avenir meilleur.
Une solution.. !
Le bruit d’une corde qui se détend, un sifflement et le sourire disparu du visage de Bret, un carreau planté dans le cou. Pour Howard le monde s’écroula en même temps que son fils, et le hurlement qui sorti de sa bouche était forgé de malheurs et de désespoirs.
- Inutile de crier ainsi vieil homme, tu ne vas pas tarder à le rejoindre.
L’homme qui venait de parler d’une voix rocailleuse sortit lentement des fourrés à l’instar de ses compagnons, les bandits avaient fini par les encercler. Le visage patibulaire du premier afficha un sourire satisfait lorsque les réfugiés se massèrent, apeurés, sur le quai. Ils mâchaient le travail.
Trapu et plutôt petit, il n’en était pas moins large d’épaule. Son visage était parsemé de cicatrice et de tatouages morbides.
L’ancien garde avait rapidement rejoint la dépouille de son fils, l’étreignant avec force alors que de longs sanglots s’échappaient sourdement de sa bouche.
- Pathétique… Au lieu de te relever et de les protéger, tu préfères rester là à couiner. – Le chef des canailles venait de recharger son arbalète légère, s’approchant de l’homme prostré. – Alors ? Et ton courage ? Ne me dis pas que j’ai arraché tes baloches en tuant ce morveux.
Sur ces mots, il abattit lourdement son pied sur Howard qui s’effondra, impuissant, sans sortir de sa torpeur.
- Une merde ! Rien qu’une merde ! Voila ce qu…
Le sourire du tortionnaire disparu et ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il balayait les lieux à la recherche d’un danger quelconque.
- Qui parle ? Montre-toi !
Plusieurs brigands échangèrent des regards peu assurés, ils n’avaient rien détecté d’anormal et les réfugiés observaient la scène avec appréhension, paralysés par les évènements.
L’atmosphère devint subitement plus lourde, l’air était comme palpable à mesure qu’une forme humanoïde sorti des ombres entourant les personnes présentes pour venir se placer entre Howard et le chef des brigands.
L’inconnu était vêtu d’un manteau d’acier sombre et d’une large capuche masquant ses traits. Sa présence possédait quelque chose de magnétique et pourtant, une angoissante appréhension frappait tous ceux qui posaient les yeux sur lui.
- Oswald, Oswald.. Je t’offre un choix. Repars d’où tu viens en emportant tes laquais et oublie tout de cet endroit ou bien… affronte le Prince des Mensonges.
- Que.. comment connais-t.. Prince des Mensonges mon cul ouais !
Le truand pressa la gâchette de son arme, laissant filer le carreau droit sur la tête de son adversaire. Ce dernier le traversa comme si il avait rencontré un liquide huileux pour ensuite aller se ficher sur un tronc un peu plus loin.
- Sorcellerie !
- Non, Tourmente.
- Qu’importe ! Tu es aussi lâche que le boulet que tu tentes de protéger. Viens donc m’affronter d’homme à homme ! – Il lâcha son arme en remontant ses poings devant lui. – Les gars, vous n’intervenez pas.
Il ne dut pas le répéter deux fois, plusieurs de ses comparses avaient déjà fait plusieurs pas en arrière et l’un d’entre eux manquait à l’appel.
Le « Prince » s’inclina à la déclaration, avant de croiser nonchalamment les bras.
- Même si tu ne mérites pas plus le qualificatif d’homme que moi, j’accepte ton choix.
Le truand jubilait alors qu’il s’avançait. Ce n’est qu’après plusieurs années de carrière en tant que gladiateur qu’il devint voleur des grands chemins et sa spécialité, le pugilat.
Une fois les dents correctement cassées, son opposant ne pourrait plus lancer de sorts.
Il usa dès sa première attaque d’une botte destinée à lui fracasser la mâchoire, lançant son poing à toute vitesse vers le ventre de son ennemi. Ce dernier para l’attaque, tout se passait comme prévu, maintenant il fallait laisser une ouverture. Un seul coup suffirait. Oswald rit intérieurement lorsque le Prince frappa exactement là où il l’avait voulu, un crochet du droit visant son propre visage.
Mais sa parade fût inutile… Le choc fût aussi terrible que la surprise alors qu’un uppercut venant de la gauche le souleva plusieurs secondes du sol.
Malgré ça, il réussit à retomber sur ses pieds, un long entrainement payait toujours se dit-il. Mais son adversaire n’en avait pas terminé avec lui ; Il se prépara. Malheureusement pour lui, chaque frappe attendue se transformait en feinte, et un déluge de coups s’abattit sur lui...
Impassible, le Mensonge glissa une main autour de la gorge de l’homme étendu au sol, serrant suffisamment que pour le soulever devant lui, ses pieds gigotant dans le vide. Il garda un instant le silence, tous les yeux étaient posés sur son entretien privé.
- Maintenant tu vas m’écouter très attentivement, vous allez tous m’écouter… – Sa voix mua subitement et devint multiple. C’était comme si un chœur parlait de mille bouches toutes différentes. – Cet endroit est maudit, il n’y a rien d’autre ici que mort et désolation. Nul trésor, aucune âme vivante, uniquement… les ténèbres.
Maintenant, abandonnez vos armes et partez aussi loin que vous pourrez de ces terres.
Les doigts du Prince des Mensonges se desserrèrent à mesure que chaque brigand obéissait aveuglément aux paroles prononcées. Oswald fût le dernier à se joindre à la débandade générale.
Une fois ses ennemis hors de vue, il épousseta négligemment ses manches, avant de se tourner vers les réfugiés.
- Bien, si nous parlions..?
La nuit venait tout juste de tomber sur la région des pins argentés. Les cimes des hauts conifères balançaient lentement au gré des vents, laissant parfois poindre un blafard éclat de lune sur les sentiers tortueux qu’empruntaient une dizaine de voyageurs.
Vêtus de manteaux ou de fripes, affichant une mine déconfite, certains traînaient derrière-eux de lourds paquetages. Des hommes, des femmes et même des enfants composaient cette poignée de réfugiés des Contreforts de Hautebrande, mais seuls deux d’entre eux étaient correctement armés.
Howard Feningan et son fils Bret. Ce dernier était encore jeune et inexpérimenté, mais il écoutait attentivement les directives de son père, ancien garde d’Austerivage. Le caporal Feningan avait prit les rênes et tâchaient tant bien que mal de conduire ces pauvres ères en sécurité.
Hélas, après avoir échappé de justesse aux Réprouvés, ils avaient du faire face à une autre menace qui profitait allègrement du chaos ambiant, les brigands.
Ils étaient au moins une vingtaine et bien organisés. Plutôt que de foncer sur le groupe, ils les traquaient sans relâche. Était-ce par pur sadisme ou l’attente d’un signe de faiblesse? Il n’aurait pu le dire.
Depuis plus de quatre heures lui, son fils et le restant des réfugiés marchaient sous le couvert des pins dans l’espoir d’atteindre la sécurisante enceinte de Moulin-de-l’Ambre.
Quatre heures…
Howard était garde, non pas forestier, mais il pu aisément remarquer que leur course à travers bois les avaient sérieusement déviés de leur route. Malgré la faible lueur des lanternes, il pu discerner le quai du lac entourant l’île de Fenrir.
Il lui fallait trouver une solution ou ils allaient tous mourir. Impossible de traverser le lac, il n’y avait aucune embarcation et rares étaient ceux qui savaient nager. Remonter vers le Nord équivalait à se jeter dans les griffes des apothicaires Réprouvés et faire demi-tour…
Sur cette pensée, il observa le sourire rassurant que son fils affichait à l’attention d'une fillette qu’il aidait à se relever. Depuis la mort de sa mère, le petit s'était toujours montré vif et courageux, toujours prêt à aider autrui. Il se devait de les sauver, de le sauver et de lui offrir un avenir meilleur.
Une solution.. !
Le bruit d’une corde qui se détend, un sifflement et le sourire disparu du visage de Bret, un carreau planté dans le cou. Pour Howard le monde s’écroula en même temps que son fils, et le hurlement qui sorti de sa bouche était forgé de malheurs et de désespoirs.
- Inutile de crier ainsi vieil homme, tu ne vas pas tarder à le rejoindre.
L’homme qui venait de parler d’une voix rocailleuse sortit lentement des fourrés à l’instar de ses compagnons, les bandits avaient fini par les encercler. Le visage patibulaire du premier afficha un sourire satisfait lorsque les réfugiés se massèrent, apeurés, sur le quai. Ils mâchaient le travail.
Trapu et plutôt petit, il n’en était pas moins large d’épaule. Son visage était parsemé de cicatrice et de tatouages morbides.
L’ancien garde avait rapidement rejoint la dépouille de son fils, l’étreignant avec force alors que de longs sanglots s’échappaient sourdement de sa bouche.
- Pathétique… Au lieu de te relever et de les protéger, tu préfères rester là à couiner. – Le chef des canailles venait de recharger son arbalète légère, s’approchant de l’homme prostré. – Alors ? Et ton courage ? Ne me dis pas que j’ai arraché tes baloches en tuant ce morveux.
Sur ces mots, il abattit lourdement son pied sur Howard qui s’effondra, impuissant, sans sortir de sa torpeur.
- Une merde ! Rien qu’une merde ! Voila ce qu…
Le sourire du tortionnaire disparu et ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il balayait les lieux à la recherche d’un danger quelconque.
- Qui parle ? Montre-toi !
Plusieurs brigands échangèrent des regards peu assurés, ils n’avaient rien détecté d’anormal et les réfugiés observaient la scène avec appréhension, paralysés par les évènements.
L’atmosphère devint subitement plus lourde, l’air était comme palpable à mesure qu’une forme humanoïde sorti des ombres entourant les personnes présentes pour venir se placer entre Howard et le chef des brigands.
L’inconnu était vêtu d’un manteau d’acier sombre et d’une large capuche masquant ses traits. Sa présence possédait quelque chose de magnétique et pourtant, une angoissante appréhension frappait tous ceux qui posaient les yeux sur lui.
- Oswald, Oswald.. Je t’offre un choix. Repars d’où tu viens en emportant tes laquais et oublie tout de cet endroit ou bien… affronte le Prince des Mensonges.
- Que.. comment connais-t.. Prince des Mensonges mon cul ouais !
Le truand pressa la gâchette de son arme, laissant filer le carreau droit sur la tête de son adversaire. Ce dernier le traversa comme si il avait rencontré un liquide huileux pour ensuite aller se ficher sur un tronc un peu plus loin.
- Sorcellerie !
- Non, Tourmente.
- Qu’importe ! Tu es aussi lâche que le boulet que tu tentes de protéger. Viens donc m’affronter d’homme à homme ! – Il lâcha son arme en remontant ses poings devant lui. – Les gars, vous n’intervenez pas.
Il ne dut pas le répéter deux fois, plusieurs de ses comparses avaient déjà fait plusieurs pas en arrière et l’un d’entre eux manquait à l’appel.
Le « Prince » s’inclina à la déclaration, avant de croiser nonchalamment les bras.
- Même si tu ne mérites pas plus le qualificatif d’homme que moi, j’accepte ton choix.
Le truand jubilait alors qu’il s’avançait. Ce n’est qu’après plusieurs années de carrière en tant que gladiateur qu’il devint voleur des grands chemins et sa spécialité, le pugilat.
Une fois les dents correctement cassées, son opposant ne pourrait plus lancer de sorts.
Il usa dès sa première attaque d’une botte destinée à lui fracasser la mâchoire, lançant son poing à toute vitesse vers le ventre de son ennemi. Ce dernier para l’attaque, tout se passait comme prévu, maintenant il fallait laisser une ouverture. Un seul coup suffirait. Oswald rit intérieurement lorsque le Prince frappa exactement là où il l’avait voulu, un crochet du droit visant son propre visage.
Mais sa parade fût inutile… Le choc fût aussi terrible que la surprise alors qu’un uppercut venant de la gauche le souleva plusieurs secondes du sol.
Malgré ça, il réussit à retomber sur ses pieds, un long entrainement payait toujours se dit-il. Mais son adversaire n’en avait pas terminé avec lui ; Il se prépara. Malheureusement pour lui, chaque frappe attendue se transformait en feinte, et un déluge de coups s’abattit sur lui...
Impassible, le Mensonge glissa une main autour de la gorge de l’homme étendu au sol, serrant suffisamment que pour le soulever devant lui, ses pieds gigotant dans le vide. Il garda un instant le silence, tous les yeux étaient posés sur son entretien privé.
- Maintenant tu vas m’écouter très attentivement, vous allez tous m’écouter… – Sa voix mua subitement et devint multiple. C’était comme si un chœur parlait de mille bouches toutes différentes. – Cet endroit est maudit, il n’y a rien d’autre ici que mort et désolation. Nul trésor, aucune âme vivante, uniquement… les ténèbres.
Maintenant, abandonnez vos armes et partez aussi loin que vous pourrez de ces terres.
Les doigts du Prince des Mensonges se desserrèrent à mesure que chaque brigand obéissait aveuglément aux paroles prononcées. Oswald fût le dernier à se joindre à la débandade générale.
Une fois ses ennemis hors de vue, il épousseta négligemment ses manches, avant de se tourner vers les réfugiés.
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Nathanaël Tombetoile- Lieutenant Logisticien
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