[Volodia] - La Maison Svetozar
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[Volodia] - La Maison Svetozar
Sommet de Telredor, marécages de Zangar en Draenor, quelques semaines après l’atterrissage forcé de l’Exodar.
A cette heure avancée de la nuit, rares étaient les aventuriers à braver encore l’étrange faune des marécages de Zangar, même les nagas usuellement si obnubilés par leurs étranges pompes semblaient prendre quelque repos. Accueillant l’air frais et humide qui chassait l’entêtante fragrance du glaurier et l’âcre arôme du chapeflamme, Volodia scrutait l’obscurité environnante en laissant ses pensées vagabonder. Le laboratoire était encombré d’ouvrages et de matériel, dont une bonne moitié était encore enfermée dans de solides coffres de voyage. Quelques décoctions se condensaient tandis que d’autres chauffaient, celles-ci produisant de temps à autre une bulle qui venait crever la surface avec un bruit étonnant, presque chantant.
- Que d’évènements en si peu de temps, murmura-t-il comme pour lui-même. Que de bouleversements… Quand je pense que j'aurai pu apporter ma voix au Conseil des Éminents ! Damnées soient ces fourberies politiques. Si père n’avait quitté ce monde si tôt, ça ne se serait jamais passé ainsi, la peste soit de Masuud Agmath et de ses appuis ! Ne serait-ce que la façon dont il s’est jeté sur la mort de Straven, prétextant de mon manque d’expérience à l’époque pour lui succéder au sein du Conseil. Et évidemment, ni Asanir ou Meledar n’y pouvaient répondre, tout grands oncles qu’ils étaient, avec les petits secrets découverts par les Agmath…
Il maugréa de la sorte encore de longues minutes, comme à son habitude de ronchon et s’assit enfin face à son officine. Il prit un de ces abominables cigares qu’affectionnait Vyctor, ils étaient frais, tout juste apportés par un commis de l’Amiral. A l’ouverture de la boîte, le parfum du tabac frais et préservé flatta les narines du draenei. Celui-ci saisit le cristal boutefeu dont il usait pour allumer les becs de chauffe et l’appliqua sur l’extrémité du cigare. L’incandescence dessina bientôt les traits du mage à chaque bouffée dans la pénombre et les volutes bleuâtres s’échappèrent à leur tour par la fenêtre. Il regarda le cigare et murmura en souriant à demi :
- Enfin, ça aurait pu être pire…
Les origines de la famille Svetozar se mêlaient à celle des érédars eux-même, ses membres avaient souvent occupé d’honorables positions comme celles de Chevaliers-Juge ou d’Exarques par exemple, prêtant leurs bras à la Lumière et à sa justice. Leur devise à elle seule illustrait la droiture des Svetozar : « à âme sans remords, cœur pur. ». Le Haut Anachorète Straven Svetozar en était le patriarche juste avant l’attaque qui précipita le départ du peuple draeneï à bord de l’Exodar. Il y trouva d’ailleurs la mort, lors du siège de Shattrath. Son épouse Lubomila lui avait déjà donné de nombreux enfants, aux dons très variés et Volodia en était l’aîné.
Comme nombre de ceux de sa race, celui-ci avait hérité d’une grande prédisposition à la magie, sa soif d’apprendre et son amour des livres l’avaient tout naturellement poussés à étudier les arcanes plus avant. Ces mêmes atouts lui ouvrirent ensuite la voie de l’académie pour l’emmener jusqu’à une étonnante congrégation : les Cristallomanciens. Ces derniers transmutent, condensent et concrétionnent l’énergie magique en toutes sortes de cristaux. Comme le boutefeu qu’il venait d’utiliser par exemple, ou encore les énormes cristaux de soutien de certains édifices draeneï. L’apprentissage de ces subtiles façons accapara longtemps Volodia, mais lui permit tout de même de voir grandir ses frères et soeurs.
Les enfants de Straven et Lubomila se comptèrent au nombre de cinq : Vyctor et sa jumelle Ellexa - nés peu après Volodia, Keera et Leranjukivy. Vyctor suivit rapidement la voie de la Lumière et devint Chevalier-Juge – pour la plus grande joie de Straven. Ellexa et Leranjukivy quant à elles suivirent les éléments dans leurs étranges danses et devinrent des chamans. Le métier des armes convint plus particulièrement à Keera, décidée à protéger les gens qui lui étaient chers. Les cousins et cousines ne se comptaient plus, mais les Svetozar retrouvèrent deux d’entre eux peu après l’atterrissage de l’Exodar : Caoihmin, un prêtre à la bonhomie contagieuse et Elanyra, une cousine plus éloignée encore dans la généalogie. Ensuite, la jeune Gryff fut adoptée par les Svetozar dans des circonstances plutôt nébuleuses, à priori fort sauvage elle aurait sauvé la vie de Vyctor lors d’une rixe particulièrement fâcheuse…
Leur situation politique avait bien changé depuis ces temps reculés et c’était peu de le dire. Tout d’abord, l’attaque des éredars corrompus ivres de puissance démoniaque et l’avancée de la Légion qui les avaient forcés à fuir Draenor, de là tout devait déjà être remis en question et l’atterrissage forcé n’avait fait que précipiter les changements. En effet, privée de ses terres et de ses gens, qu’était dès lors la noblesse draeneï ? Le remaniement politique n’avait pas tardé, mené par les nobles les plus véhéments et les plus irrités de cette perte : les grandes maisons… La maison Svetozar quant à elle, avait également beaucoup perdu, voire presque tout, subsistait cependant le potentiel accès de Volodia au Conseil des Éminents – celui-ci ayant également souffert quelques disparitions, dont celle de Meledar. Masuud sauta sur l’occasion : deux représentants pour une seule maison c’était bien trop selon lui, surtout dans la précaire situation des nobles. Jouant de ses relations et du poids qu’il avait acquis en conservant, par chance, bon nombre de vassaux et de richesses, il parvint à faire écarter la candidature de Volodia par la ruse. L’aîné de la famille ne pouvait laisser le nom des Svetozar ainsi bafoué, il fallait agir…
C’est alors qu’il fit une étrange découverte : Telredor venait de recevoir les premières livraisons commandées à cet Amiral gnome richement vêtu, contenant les cigares de Vyctor et d'étonnantes plantes d’Azeroth pour les études alchimiques de Volodia. Or, il découvrit au fond d’une des caisses, protégé par une épaisse toile cirée, un livre au titre mystérieux : « Aegis – Chroniques des Nouveaux Gardiens ». Volodia s’abîma alors dans la lecture de l’étrange ouvrage pendant plusieurs jours, refusant de sortir de la petite pièce qui lui tenait lieu de chambre depuis l’atterrissage. Lorsqu’il en ouvrit enfin la porte, ce fut pour découvrir Vyctor et leurs sœurs qui se restauraient sur une table contiguë – apparement on veillait sur lui de près. Il les salua chaleureusement et, regardant Vyctor, il déclara :
- Mon frère, ton vice nous aura sauvé.
Et d’appuyer sa mystérieuse remarque d’un sourire entendu.
Volodia avait découvert dans ce livre l’histoire des Gardiens de Tirisfal et de Medhiv – le Magicien qui était à l’origine de l’ouverture du Portail des Morasses Noires. Or, si portail il y avait, il pouvait retourner vers les terres acquises par les Svetozar à l’époque de leur arrivée en Draenor et les réclamer siennes. Il contacta Aegis pour en apprendre davantage, ceux-ci se montrant fort étonnés d’un tel savoir chez un draeneï, les discussions furent âpres mais ils renseignèrent finalement Volodia. Celui-ci s’empressa de rapporter ces nouvelles au Conseil des Éminents et le Prophète Velen envoya sur le champ la Main d’Argus dans les Terres Foudroyées. A leur retour, les nouvelles étaient bien moins bonnes que prévu : d’énormes pans de Draenor s’étaient délités dans le Néant Distordu et la Légion avait corrompu bien des terres. Cependant la survie des naaru et celle de l’Aldor furent une bouffée d’air frais pour les draeneï exilés en Azeroth. La situation politique allait à nouveau changer, mais les Svetozar avaient de meilleures cartes en main cette fois.
Après d’interminables réunions du Conseil en séances plénières, c’est-à-dire avec tous les représentants de chaque Maison – ce compris celles qui n’y étaient pas représentées en temps normal, bien qu’ayant dès lors un droit de vote particulièrement restreint. La décision fut prise que les Hauts Anachorètes et Grands Exarques, sous la direction du Prophète Velen formeraient le nouveau Conseil des Éminents. C’en était fini du règne de la noblesse, le clergé de la Lumière prenait les rênes du pouvoir. Les anachorètes reçurent donc quelques terres viables à administrer parmi celles existants encore. Les Svetozar n’avait donc plus de noble que leur héritage et leur sang, cependant Volodia et Vyctor comptaient de nombreux amis parmi les membres du clergé et plus particulièrement l’anachorète Ahuurn qui reçut en charge une partie des marécages de Zangar. De nombreux Cristallomanciens manquant à l’appel depuis les massacres, Volodia put devenir le Conseiller du prêtre et se charger avec lui de la gestion du poste de Telredor.
L’intriguant Masuud Agmath s’en tira mieux encore : ses terres et ses gens lui étant retirés, il batailla ferme, négocia farouchement et joua de la moindre ficelle, accédant finalement au rang d’Exarque. Il fut nommé en charge d’Auchindoun, une position difficile et par là même fort honorifique ; à n’en pas douter il allait avoir tout le loisir d’user de ses dons pour la fourberie avec le Consortium et les Arakoa.
Volodia ouvrit les yeux et s’aperçut qu’il avait laissé le cigare se dévorer tout seul sur le rebord du cendrier. Il contempla les armoiries des Svetozar, d’azur à bande d’or, qui trônaient sur le mur face à lui, surmontant la devise familiale… Il lut à haute voix : « à âme sans remords, cœur pur »… Que de fois il avait entendu Straven prononcer ces mots qu’il faisait sien aujourd’hui… Depuis les évènements qui conduisirent à l’éviction des nobles du pouvoir, beaucoup parmi les draeneï se permettaient moqueries et quolibets, mais ceux qui osaient douter de la noblesse des Svetozar gardaient de cuisants souvenirs de leur impudence. Certes, sans terres et sans gens, un noble n’était plus le même, mais persistaient l’honneur et les devoirs moraux. Et pour la maison Svetozar, l’honneur est une qualité qui les rend redevable envers ceux qui la leur reconnaisse.
Tout compte fait, la position de Volodia était assez enviable… Ahuurn prenait sur lui la plupart des aspects de la gestion de l’endroit : il dirigeait les aventuriers de passage vers les endroits adéquats et se chargeait des relations avec les Perdus et les Roués. Le Redresseur de Torts Idaar s’occupant quant à lui de la sécurité, Volodia avait toute latitude pour s’occuper des relations avec l’Expédition Cénarienne et de l’entretien des cristaux. L’un dans l’autre, tout cela lui laissait du temps à consacrer aux Arcanes, à l’alchimie et à l’aventure. Accompagner Vyctor dans ses missions était devenu une habitude et un grand plaisir.
- Oui, assurément, ça aurait pu être bien pire…
Conseil des Éminents - Conseil de nobles apportant leur concours aux décisions des dirigeants, qui à l’époque d’Argus étaient au nombre de trois : Archimonde, Kil’jaeden et Velen.
Maison Agmath – Maison Draeneï réputée pour sa fourberie et sa langue de vipère, parvenant cependant toujours à faire bonne figure et à ne pas se faire prendre sur le fait.
A cette heure avancée de la nuit, rares étaient les aventuriers à braver encore l’étrange faune des marécages de Zangar, même les nagas usuellement si obnubilés par leurs étranges pompes semblaient prendre quelque repos. Accueillant l’air frais et humide qui chassait l’entêtante fragrance du glaurier et l’âcre arôme du chapeflamme, Volodia scrutait l’obscurité environnante en laissant ses pensées vagabonder. Le laboratoire était encombré d’ouvrages et de matériel, dont une bonne moitié était encore enfermée dans de solides coffres de voyage. Quelques décoctions se condensaient tandis que d’autres chauffaient, celles-ci produisant de temps à autre une bulle qui venait crever la surface avec un bruit étonnant, presque chantant.
- Que d’évènements en si peu de temps, murmura-t-il comme pour lui-même. Que de bouleversements… Quand je pense que j'aurai pu apporter ma voix au Conseil des Éminents ! Damnées soient ces fourberies politiques. Si père n’avait quitté ce monde si tôt, ça ne se serait jamais passé ainsi, la peste soit de Masuud Agmath et de ses appuis ! Ne serait-ce que la façon dont il s’est jeté sur la mort de Straven, prétextant de mon manque d’expérience à l’époque pour lui succéder au sein du Conseil. Et évidemment, ni Asanir ou Meledar n’y pouvaient répondre, tout grands oncles qu’ils étaient, avec les petits secrets découverts par les Agmath…
Il maugréa de la sorte encore de longues minutes, comme à son habitude de ronchon et s’assit enfin face à son officine. Il prit un de ces abominables cigares qu’affectionnait Vyctor, ils étaient frais, tout juste apportés par un commis de l’Amiral. A l’ouverture de la boîte, le parfum du tabac frais et préservé flatta les narines du draenei. Celui-ci saisit le cristal boutefeu dont il usait pour allumer les becs de chauffe et l’appliqua sur l’extrémité du cigare. L’incandescence dessina bientôt les traits du mage à chaque bouffée dans la pénombre et les volutes bleuâtres s’échappèrent à leur tour par la fenêtre. Il regarda le cigare et murmura en souriant à demi :
- Enfin, ça aurait pu être pire…
Les origines de la famille Svetozar se mêlaient à celle des érédars eux-même, ses membres avaient souvent occupé d’honorables positions comme celles de Chevaliers-Juge ou d’Exarques par exemple, prêtant leurs bras à la Lumière et à sa justice. Leur devise à elle seule illustrait la droiture des Svetozar : « à âme sans remords, cœur pur. ». Le Haut Anachorète Straven Svetozar en était le patriarche juste avant l’attaque qui précipita le départ du peuple draeneï à bord de l’Exodar. Il y trouva d’ailleurs la mort, lors du siège de Shattrath. Son épouse Lubomila lui avait déjà donné de nombreux enfants, aux dons très variés et Volodia en était l’aîné.
Comme nombre de ceux de sa race, celui-ci avait hérité d’une grande prédisposition à la magie, sa soif d’apprendre et son amour des livres l’avaient tout naturellement poussés à étudier les arcanes plus avant. Ces mêmes atouts lui ouvrirent ensuite la voie de l’académie pour l’emmener jusqu’à une étonnante congrégation : les Cristallomanciens. Ces derniers transmutent, condensent et concrétionnent l’énergie magique en toutes sortes de cristaux. Comme le boutefeu qu’il venait d’utiliser par exemple, ou encore les énormes cristaux de soutien de certains édifices draeneï. L’apprentissage de ces subtiles façons accapara longtemps Volodia, mais lui permit tout de même de voir grandir ses frères et soeurs.
Les enfants de Straven et Lubomila se comptèrent au nombre de cinq : Vyctor et sa jumelle Ellexa - nés peu après Volodia, Keera et Leranjukivy. Vyctor suivit rapidement la voie de la Lumière et devint Chevalier-Juge – pour la plus grande joie de Straven. Ellexa et Leranjukivy quant à elles suivirent les éléments dans leurs étranges danses et devinrent des chamans. Le métier des armes convint plus particulièrement à Keera, décidée à protéger les gens qui lui étaient chers. Les cousins et cousines ne se comptaient plus, mais les Svetozar retrouvèrent deux d’entre eux peu après l’atterrissage de l’Exodar : Caoihmin, un prêtre à la bonhomie contagieuse et Elanyra, une cousine plus éloignée encore dans la généalogie. Ensuite, la jeune Gryff fut adoptée par les Svetozar dans des circonstances plutôt nébuleuses, à priori fort sauvage elle aurait sauvé la vie de Vyctor lors d’une rixe particulièrement fâcheuse…
Leur situation politique avait bien changé depuis ces temps reculés et c’était peu de le dire. Tout d’abord, l’attaque des éredars corrompus ivres de puissance démoniaque et l’avancée de la Légion qui les avaient forcés à fuir Draenor, de là tout devait déjà être remis en question et l’atterrissage forcé n’avait fait que précipiter les changements. En effet, privée de ses terres et de ses gens, qu’était dès lors la noblesse draeneï ? Le remaniement politique n’avait pas tardé, mené par les nobles les plus véhéments et les plus irrités de cette perte : les grandes maisons… La maison Svetozar quant à elle, avait également beaucoup perdu, voire presque tout, subsistait cependant le potentiel accès de Volodia au Conseil des Éminents – celui-ci ayant également souffert quelques disparitions, dont celle de Meledar. Masuud sauta sur l’occasion : deux représentants pour une seule maison c’était bien trop selon lui, surtout dans la précaire situation des nobles. Jouant de ses relations et du poids qu’il avait acquis en conservant, par chance, bon nombre de vassaux et de richesses, il parvint à faire écarter la candidature de Volodia par la ruse. L’aîné de la famille ne pouvait laisser le nom des Svetozar ainsi bafoué, il fallait agir…
C’est alors qu’il fit une étrange découverte : Telredor venait de recevoir les premières livraisons commandées à cet Amiral gnome richement vêtu, contenant les cigares de Vyctor et d'étonnantes plantes d’Azeroth pour les études alchimiques de Volodia. Or, il découvrit au fond d’une des caisses, protégé par une épaisse toile cirée, un livre au titre mystérieux : « Aegis – Chroniques des Nouveaux Gardiens ». Volodia s’abîma alors dans la lecture de l’étrange ouvrage pendant plusieurs jours, refusant de sortir de la petite pièce qui lui tenait lieu de chambre depuis l’atterrissage. Lorsqu’il en ouvrit enfin la porte, ce fut pour découvrir Vyctor et leurs sœurs qui se restauraient sur une table contiguë – apparement on veillait sur lui de près. Il les salua chaleureusement et, regardant Vyctor, il déclara :
- Mon frère, ton vice nous aura sauvé.
Et d’appuyer sa mystérieuse remarque d’un sourire entendu.
Volodia avait découvert dans ce livre l’histoire des Gardiens de Tirisfal et de Medhiv – le Magicien qui était à l’origine de l’ouverture du Portail des Morasses Noires. Or, si portail il y avait, il pouvait retourner vers les terres acquises par les Svetozar à l’époque de leur arrivée en Draenor et les réclamer siennes. Il contacta Aegis pour en apprendre davantage, ceux-ci se montrant fort étonnés d’un tel savoir chez un draeneï, les discussions furent âpres mais ils renseignèrent finalement Volodia. Celui-ci s’empressa de rapporter ces nouvelles au Conseil des Éminents et le Prophète Velen envoya sur le champ la Main d’Argus dans les Terres Foudroyées. A leur retour, les nouvelles étaient bien moins bonnes que prévu : d’énormes pans de Draenor s’étaient délités dans le Néant Distordu et la Légion avait corrompu bien des terres. Cependant la survie des naaru et celle de l’Aldor furent une bouffée d’air frais pour les draeneï exilés en Azeroth. La situation politique allait à nouveau changer, mais les Svetozar avaient de meilleures cartes en main cette fois.
Après d’interminables réunions du Conseil en séances plénières, c’est-à-dire avec tous les représentants de chaque Maison – ce compris celles qui n’y étaient pas représentées en temps normal, bien qu’ayant dès lors un droit de vote particulièrement restreint. La décision fut prise que les Hauts Anachorètes et Grands Exarques, sous la direction du Prophète Velen formeraient le nouveau Conseil des Éminents. C’en était fini du règne de la noblesse, le clergé de la Lumière prenait les rênes du pouvoir. Les anachorètes reçurent donc quelques terres viables à administrer parmi celles existants encore. Les Svetozar n’avait donc plus de noble que leur héritage et leur sang, cependant Volodia et Vyctor comptaient de nombreux amis parmi les membres du clergé et plus particulièrement l’anachorète Ahuurn qui reçut en charge une partie des marécages de Zangar. De nombreux Cristallomanciens manquant à l’appel depuis les massacres, Volodia put devenir le Conseiller du prêtre et se charger avec lui de la gestion du poste de Telredor.
L’intriguant Masuud Agmath s’en tira mieux encore : ses terres et ses gens lui étant retirés, il batailla ferme, négocia farouchement et joua de la moindre ficelle, accédant finalement au rang d’Exarque. Il fut nommé en charge d’Auchindoun, une position difficile et par là même fort honorifique ; à n’en pas douter il allait avoir tout le loisir d’user de ses dons pour la fourberie avec le Consortium et les Arakoa.
Volodia ouvrit les yeux et s’aperçut qu’il avait laissé le cigare se dévorer tout seul sur le rebord du cendrier. Il contempla les armoiries des Svetozar, d’azur à bande d’or, qui trônaient sur le mur face à lui, surmontant la devise familiale… Il lut à haute voix : « à âme sans remords, cœur pur »… Que de fois il avait entendu Straven prononcer ces mots qu’il faisait sien aujourd’hui… Depuis les évènements qui conduisirent à l’éviction des nobles du pouvoir, beaucoup parmi les draeneï se permettaient moqueries et quolibets, mais ceux qui osaient douter de la noblesse des Svetozar gardaient de cuisants souvenirs de leur impudence. Certes, sans terres et sans gens, un noble n’était plus le même, mais persistaient l’honneur et les devoirs moraux. Et pour la maison Svetozar, l’honneur est une qualité qui les rend redevable envers ceux qui la leur reconnaisse.
Tout compte fait, la position de Volodia était assez enviable… Ahuurn prenait sur lui la plupart des aspects de la gestion de l’endroit : il dirigeait les aventuriers de passage vers les endroits adéquats et se chargeait des relations avec les Perdus et les Roués. Le Redresseur de Torts Idaar s’occupant quant à lui de la sécurité, Volodia avait toute latitude pour s’occuper des relations avec l’Expédition Cénarienne et de l’entretien des cristaux. L’un dans l’autre, tout cela lui laissait du temps à consacrer aux Arcanes, à l’alchimie et à l’aventure. Accompagner Vyctor dans ses missions était devenu une habitude et un grand plaisir.
- Oui, assurément, ça aurait pu être bien pire…
Conseil des Éminents - Conseil de nobles apportant leur concours aux décisions des dirigeants, qui à l’époque d’Argus étaient au nombre de trois : Archimonde, Kil’jaeden et Velen.
Maison Agmath – Maison Draeneï réputée pour sa fourberie et sa langue de vipère, parvenant cependant toujours à faire bonne figure et à ne pas se faire prendre sur le fait.
Vladim- Recrue
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