[La Tourmente Cynwid] Le Royaume au delà.

**Narrateur** Mar 6 Oct - 5:22

Le gnome était face au garde-manger, tenant les grandes portes ouvertes. L’expression de son visage affichait clairement de la surprise, car en effet, il regorgeait de nourriture. Fruits frais, jambon à l’os, des œufs, plusieurs types de légumes, une véritable corne d’abondance. Machinalement, il s’exprima dans sa langue d’origine.

- Et bien, on se fait plaisir ici. Me faudra une armoire du même type.

Sur un large sourire il allait saisir cet énorme saucisson qui avait de suite attiré son attention, quand une poigne forte frappa à la porte selon un code bien précis.

- Ben tiens… Maudit karma.

Refermant à regret l'armoire, Nathanaël se dirigea vers l'entrée en prononçant un mot de pouvoir qui fit apparaître une traînée bleutée sur les côtés de la porte. Il entreprit de retirer la barre et déverrouilla la porte pour laisser entrer un homme aux traits neutres, presque glacés. Un homme qui marchait d’un pas lent, mais assuré, mesurant l’aspect de la pièce à chaque regard. Il s’inclina légèrement, ne prenant pas la peine de sourire ce soir, et salua le gnome.

Ils discutèrent un moment, mettant au point les derniers préparatifs, sans oublier de verrouiller et de s’assurer des « issues », entretenant les deux âtres de la maison. Amadrios saisit ensuite Circé qui s’était endormie sur son livre, un léger sourire aux coins des lèvres, pour la porter à l’étage, auprès de Lewen et Pri, elles aussi profondément endormies. Nathanaël quant à lui se chargea de les déplacer, il devait certainement tirer une force accrue d’un des nombreux talismans et colifichets ornant ses vêtements, posant ensuite, mais pas sans hésitation, leurs mains les unes dans les autres.

Durant de longues minutes rien ne se passa, l'air était comme suspendu, attendant la fin des temps. Les crépitements des flammes et leurs rougeoiements animaient la pièce d'une sombre sarabande d'Ombres. Le spectacle qui s'en suivit donna un mouvement de recul au gnome, qui saisit machinalement la dague à sa ceinture. Autour des mains des trois femmes ondulaient des filaments d'Ombre huileux, ils s'entortillaient autour de leurs poignets et de leurs visages pour recouvrir, telles les racines d'un arbre, l'entièreté de leur corps.

Offrant ainsi à la scène l’image de deux Ackasha, celle du Mensonge et de la Haine, ainsi que l'Hôte du seuil d’un Royaume gouverné par une créature faites d’Ombre organique, un de ces fielleux Cynwid qu’elles avaient tant combattus par le passé. Circé, Pri et Lewen étaient face au Cauchemar d’Onironge.

**Narrateur** Mar 6 Oct - 6:45

C’était tel un nuage aux dimensions titanesques recouvrant une large plaine sans fin, un horizon infini bordait cette vue. Vous bougiez tel le vent, avançant sans contrainte et avec légèreté, vous glissiez comme si la gravité avait été horizontale.

La vitesse augmenta, vous emportant si loin que cela vous sembla une éternité. Autour de vous filait cet épais brouillard, parfois une Ombre surgissait, immobile, et vos corps devinrent soudainement éthéré avant de reprendre lentement consistance, laissant derrière-vous un mince fil d’argent translucide.

Et le décor changea, vous avancez désormais à une vitesse bien moindre, sur un sentier de terre battue plongé dans une obscurité nocturne. D’épais arbres aux branches noueuses en bordaient les flancs, le reste n’étant que terres sèches et cailloux. Soudain c’est un froid qui vous enveloppe des pieds à la tête, un froid divin, obscur et rafraichissant au possible. C’est comme si vous aviez toujours eu chaud et qu’on vous offrait enfin la fraicheur.

Et il apparu, un portail gigantesque, une grille métallique gardant jalousement une Ombre, toutes deux d’un noir intense, laissant deviner une étrange profondeur. Devant cet assemblage cyclopéen se tient une jeune fille grotesquement vêtue d'atours de poupée, son visage aux cernes noirs barbouillé d'un maquillage enfantin déliquescent. Âgée de cinq ou six ans, les yeux en amandes, d’énormes couettes tranchent avec sa funeste apparence.

Elle sourit alors en vous apercevant, même si - et vous en êtes persuadées - elle était tout à fait consciente de votre présence. Les deux fossettes qui en résultent auraient pu vous paraître mignonnes si l'expression de la fillette ne vous glaçait pas les sangs. Ravivant d'anciens souvenirs, le méchant worg sous le lit, la Banshee d'Elwynn, le Croquemitaine…

La tête de l'effroyable poupée dodeline doucement, comme au gré d'un vent invisible, puis elle prend la parole d'une voix douce, presque mielleuse :

- Soyez les - Sa voix monte en crescendo et fait trembler le décor tout entier, ouvrant les larges portes derrière elle dans un grincement sinistre - BIENVENUES !

Sur ce simple mot, vous vous réveillez toutes les trois en hurlant alors qu'il résonne encore longuement dans vos têtes, trois heures sont nécessaires à vous calmer, votre appétit est énorme et les Cynwid silencieux.

**Narrateur** Ven 9 Oct - 23:05

Un ballotement, un roulis, impossible à dire. Il fait si sombre ici, l’air est puant de crasse et de sueur tout comme votre corps faiblement vêtu du nécessaire pudique. Vous entendez plusieurs voix autour de vous, de lourdes chaînes vous tenant fermement en place. Ce sont plutôt des gémissements, des plaintes ou encore des pleurs, c’est comme être dans un fiacre débordant de monde sous un soleil brûlant.

Le choc soudain qui se produit alors vous aurait projetées au sol si vous n’aviez pas été si solidement attachées. Votre moyen de transport stoppe net, arrachant des cris de surprise et d’exclamation de la part de vos "compagnons" de voyage. De nouvelles voix s’élèvent, à peine audibles, mais clairement autoritaires et s’en suit une lumière aveuglante malgré le tissu poisseux – de sang ? – que vous portez sur la tête.

On vous soulève sans ménagement du sol, tirant sans relâche sur les chaînes qui semblent être fixées à vos chevilles et poignets. Vous emmenant sur les ornières d’un terrain boueux avant de vous aligner et de retirer une à une les cagoules nauséabondes. La lumière aveuglante du jour vous oblige d’abord fermer les yeux, puis à les ouvrir petit à petit. Le flou aveuglant s’estompe doucement, révélant les terres qui vous environnent.

Vous êtes désormais sur l’île d’Alcaz.
Devant vous défilent des prisonniers guidés par des gardiens vêtus de rouge, vous rappelant, l’espace d’un instant, l’assaut qui eu lieu ici bien des années plus tard. Les bâtiments et miradors sont neufs et sévèrement gardés, les regards sont hostiles et brillant de méfiance.

Alignées, comme prêtes à être passées en revue, on vous garde debout face à la mer, le dos tourné à un énorme portail de métal noir dont le grincement caractéristique vous fait toutes trois frissonner.

Posant la dernière main, le gnome lève un regard dégoûté sur le spectacle qui ne se fait pas attendre : de longs filaments ébène commencent à recouvrir le corps des trois femmes allongées. Semblables à un liquide versé dans leurs veines. Ce réseau d’étranges racines organiques fini rapidement sa besogne, les corps pâles marbrés de jais n’en conservant pas moins une immobilité cadavérique.

Avec une grimace, Nathanaël soupire et s’en va attendre le réveil dans la pièce principale de la maison. Laissant derrière-lui l'odeur âcre de son cigare.

Lewen Ven 9 Oct - 23:34

Étrange...dérangeant même. Elle ne s'en était pas rendue compte jusqu'à ce qu'ils retirent la cagoule qu'elle portait sur la tête laissant choir des mèches mauves devant ses yeux. Ce n'était pas le vert turquoise de sa longue chevelure. Son regard se porte alors instinctivement sur son corps faiblement vêtu. Pâle, une peau laiteuse et des traits qui ne sont pas les siens, des formes qui ne lui appartienne pas. Elle est humaine.

Elle observe Circé et Pri, égales à elle-mêmes et toutes deux déroutées par la situation. L'air froid du grand large vient mordre avec force leur peau dénudée. Elle frissonne. C'est étrange. Elle est plutôt résistante au froid en temps normal.

Ils attendent. Mais quoi? L'inspection.. l'inspection des nouveaux prisonniers d'Alcaz. Elle observe la scène, les lieux, les gens. L'ambiance est glauque et ce corps dévêtu qui n'est pas le sien la met mal à l'aise.

Pri Duoren Ven 9 Oct - 23:36

La jeune femme rousse grelote dans la brise marine. Encore étourdie, nauséeuse, elle cherche Circé. Au bout de la file. Pri est la troisième de sa colonne. Où est Lewen... Elle a beau se dévisser la tête, pas de trace d'elle. Enchainée, en petite tenue... Il est plutôt difficile de se rappeler que tout ceci n'est qu'un rêve.
Une humaine aux cheveux mauves et à la mine cadavérique sur la gauche. Pourquoi attire-t-elle plus son attention qu'autre chose? Pri vérifie rapidement que personne ne la regarde. Puis se penche un peu et parle bas :

Tu es là pourquoi, toi?

**Circé Arlann** Ven 9 Oct - 23:57

Circé tourne la tête de gauche à droite, observant attentivement le paysage, attentive à déceler les changements qui étaient survenues. Le vent souffle, glaciale. Elle a froid... mais sa concentration lui permet de ne pas se focaliser sur cette sensation désagréable... ni sur sa demi-nudité.

Son regard croise finalement celui de son unique voisine, une humaine étrange, aux cheveux mauves. Cette dernière incline légèrement la tête. Plus loin, à la droite de cette femme, la mage aperçoit un visage plus familier...Celui de Pri.
La jeune femme fronce légèrement les sourcils, inquiète de ne pas apercevoir Lewen... Où donc est-elle ?
Se peut-il qu'il s'agisse de cette femme aux cheveux mauves ? Mais pourquoi Pri aurait-elle gardé son apparence et pas l'elfe ?
Peut être parce qu'une elfe détonnerait parmi les prisonniers ?

Circé continue d'examiner sa voisine, à l'affut d'un signe, d'un geste familier, n'osant pas élever la voix... Onironge ne l'avait-elle pas mise en garde ? Les interactions avec les éléments du rêve peuvent rompre le lien... alors, si ce n'est pas Lewen, lui adresser la parole pouvait s'avérer dangereux...

Légèrement perturbée par l'incertitude, elle détourne le regard qui finit par se perdre vers la mer. Il faut attendre patiemment la personne qui ne manquera pas de venir les inspecter. Imperceptiblement son corps se tend alors qu'une question la taraude...

Est-ce Bessem qui va les passer en revue ou celle qui deviendra Onironge? Et...si c'est lui... est-ce qu'il ressemblera à Arek...?

D'un mouvement d'épaule, Circé chasse cette pensée inopportune... Qu'importe en réalité ?...mais la curiosité est la plus forte et la question ne quitte son esprit que peu de temps...
L'attente se poursuit...Allait-elle encore se réveiller sans recevoir de réponse...?

Lewen Sam 10 Oct - 0:02

Elle se tourne, interloquée vers Pri, qui vient de lui poser cette question. Bon sang c'est sur, elle a forme humaine, et vu l'expression de de cette dernière, elle ne doit pas être à son avantage et nullement reconnaissable.

C'est, moi Pri, c'est Lewen.

Pri Duoren Sam 10 Oct - 0:12

La rouquine ne peut réprimer un soupir de soulagement. Elle se force même à sourire sincèrement et chaleureusement. Elles sont dans un cauchemar. Autant y mettre du sien pour ne pas augmenter la tension. Respirer lentement, se détendre. Ne pas laisser une once de Tourmente et donc de pouvoir émaner d'elle pour le moment. Faire le vide, et attendre.

**Narrateur** Sam 10 Oct - 0:33

Une femme aux cheveux blonds relevés en chignon, vêtue d’un bustier noir et d’une jupe tombant jusqu’à ses pieds fit son entré. Un corps sculptural aux courbes gracieuses, voir parfaites, des yeux fins d’un bleu très perçant et un sourire adressé aux prisonniers alignés en face d’elle.

- Je suis le Docteur Wendeline Nolly, je serai responsable de votre séjour ici sur un plan médical et émotionnel. – Sa voix est douce et sensuelle, elle parle aussi calmement que clairement d'un ton posé et amical - Désormais je vais passer vous inspecter un à un, vous me déclinerez votre identité et la raison pour laquelle vous êtes ici afin que je puisse vérifier ça. Inutile de vous dire que nous ne tolérons pas le mensonge en ces lieux.

Elle saisit un nécessaire à écriture, ainsi qu’un crayon qu’on lui tendit aussitôt avant de s’avancer vers Circé tout en jetant une œillade à Pri, son sourire devenant plutôt inquiétant…

Pri Duoren Sam 10 Oct - 0:42

Un battement de coeur manqué. Prisonnière à Alcaz... Prisonnière du Royaume... Sans sentir la présence de son petit frère. Elle n'a pas réalisé jusque là que tout ceci peut se refermer comme un piège sur elle. Wendeline Nolly, l'avatar d'Onironge. Et cette oeillade... Une jalousie de femme chez un Cynwid. Absurde. Impensable. Dans quoi s'est elle fourré...

**Narrateur** Sam 10 Oct - 0:58

S’arrêtant devant celle qui plus tard serait connue sous le nom de Circé Arlann. Le docteur la regarde longuement, évitant soigneusement de croiser ses yeux et affichant une mine concentrée. Après avoir tendu son nécessaire à un homme aussi âgé que vouté placé derrière elle, elle commence à examiner soigneusement le corps de la jeune femme : dents, oreilles, ongles,… tout y passe.

- Nom, prénom et motif d’incarcération.. ?

**Circé Arlann** Sam 10 Oct - 1:29

Circé sursaute presque en voyant la femme s'approcher d'elle. Un nom ? Un motif ? Pas de mensonge ?
La jeune femme se sent déboussolée une seconde et son malaise ne fait que s'accroitre alors que la médecin l'examine comme on le ferait d'un cheval, sans la moindre considération, évitant même de croiser son regard.

Mais après tout, ce n'est pas la réalité...ce n'est qu'un rêve... Onironge validera sans doute n'importe quelle explication, n'importe quelle dénomination...
Un instant, elle prie de ne pas se tromper et se lance :

-"Erienne Bathorim, meurtre aggravé de l'utilisation de magie interdite."

Elle avait choisi son explication de sorte à ce quelle lui donne l'accès aux quartiers où Bessem mène ses expériences, au cas où...
Un frisson la parcourt soudain... Et si tout ce qu'elle allait vivre n'était pas simplement un rêve...? non...Rougecroc veille... Tout ira bien...

**Narrateur** Sam 10 Oct - 1:55

Alors que Circé venait de terminer sa phrase, l’avatar humain d’Onironge prit la parole.

- La magie…la magie, à force d’en abuser, elle vous mène à devenir la Mère de vos ennuis.

Après avoir approuvé d’un hochement de tête son examen, elle passa à la suivante, l’humaine à l’étrange chevelue qui suivait Circé. Elle l’inspecta des pieds à la tête, un sourire en coin, avant de prendre la parole d’un ton plutôt amical.

- Nom, prénom et motif d’incarcération.. ?

Lewen Sam 10 Oct - 2:06

Elle réfléchit un bref instant, Circé a tronqué son identité, et Onironge a prit la peine de lui donner une apparence humaine, donné son vrai nom n'étais sans doute pas la meilleure chose à faire. Nom... prénom...motif d'incarcération... La réponse déboule dans son esprit et passe ses lèvres.

-Maëliss Nienor. Coups et blessures ayant entrainé la mort sur la personne d'un arcaniste.

Elune... Pourquoi ce nom lui est il revenu en tête. Elle chassa, bien vite cette considération et le souvenir de son ancienne amie, reportant toute son attention sur Wendeline. Subissant l'examen sans broncher, attendant patiemment mais un rien anxieuse la réponse de la jeune femme.

**Narrateur** Sam 10 Oct - 2:08

La tête posée sur ses mains, alors que son corps était allongé sur le lit se trouvant au rez-de-chaussée de la maison de Circé, Nathanaël retira le cigare de sa bouche.

- Et si elles m’rraient toutes ‘cause d’tout ça ? On f’rait quoi nous ? T'ça n'sent pas bon mi j'te dis, s'parler d'fait qu'ces s'loperies ont bien dit qu'quand Circé dort, s'Liens 'vec eux servent pas à grand chose.

Il tourna sa tête vers Amadrios, l’homme se tenait droit comme un « I », la tête légèrement penchée vers l’âtre brûlante.

**Amadrios** Sam 10 Oct - 2:17

Amadrios considéra les flammes un long moment. Il finit par s'exclamer froidement sans détacher son regard:

"Il y a fort à parier qu'il ne s'agit que d'un piège Nathanaël. Toutefois, vous devriez profiter de leur torpeur pour collecter un fragment de ce qui les recouvre. Même si cela ne les aidera pas dans le cauchemar, nous pourrons l'utiliser à l'avenir."

Le mercenaire se tourna et fixa le gnome, pris dans les volutes de la fumée de son cigare, les flammes se reflétant dans le regard désespérément vide et froid d'Amadrios.

**Narrateur** Sam 10 Oct - 2:19

Retirant sa main du visage humain de Lewen, Wendeline approuva d’un hochement de tête, avant de tourner cette dernière vers le dernier membre de l'expédition onirique.

L’expression de son visage changea lentement, alors qu’elle approchait son visage de celui de Pri, un sourire cruel se dessina sur le sien alors que ses sourcils se fronçaient doucement. Elle recommença le même rituel et fixa l’entièreté du corps de la prisonnière avant de demander d’une voix glaciale :

- Nom, prénom et motif d’incarcération?

**Narrateur** Sam 10 Oct - 2:23

Le gnome se redressa avant de se tourner vers son interlocuteur, machinalement il mâchouillait encore son vice.

- J’sais p’trop, elles sont endormies, leurs bestioles j’sais pas. T’veux qu’on ‘ssaie p’voir ?
Mais j’te préviens, c’ti qui t’y colle, mi j’touche plus à ça.

Pri Duoren Sam 10 Oct - 2:27

Ne laissant rien paraitre de sa gêne, palpée, retournée, inspectée... Habile façon de déstabiliser qui que ce soit par l'humiliation. Pri n'a rien oublié de la dispute d'Onironge et Asnathgriffe. Ce cri terrifiant poussé par l'ancienne amante du Tourmenteur. Tout cela lui redonne courage et contenance. D'une voix claire et posée, le port de tête digne et un rien de provocation contenue, Pri se lance sans trop réfléchir.

-Chloé Valès. Meurtres avec préméditation.

Sans baisser le regard, elle attend la suite avec une relative sérénité.

**Amadrios** Sam 10 Oct - 2:40

"N'ayez crainte Nathanaël."

Amadrios se dirigea doucement vers la table proche de la cheminée et s'empara du coupe-papier. Il s'agenouilla doucement vers les trois femmes qui semblaient être là depuis une éternité. Circé, Pri ou Lewen? Rougecroc, Asnathgriffe ou Onironge?
Circé restait le lien entre les cynwids et Onironge le lien entre les trois femmes, le mercenaire ne pouvait prendre un tel risque. Ce dernier s'exécuta d'un léger coup de coupe-papier sur la chose informe qui recouvrait désormais Pri. Il mesura son geste avec finesse malgré son gant en plaque, espérant détachant un morceau suffisamment fin et grand pour l'étudier à l'avenir, sans pour autant blesser la jeune femme.

**Narrateur** Sam 10 Oct - 3:19

Le docteur Nolly avança une main sur les cheveux de la femme rousse, les tirants sur le côté avant de faire un pas de recul, une mine de dégoût sur le visage.

- Cette femme grouille de vermines, emmenez-la se faire désinfecter pendant que je termine cette colonne.

Sur ces mots, deux gardes saisirent Pri par les bras, s’assurant avec les chaînes qu’elle portait, pour l’emmener avec eux au-delà du sombre portail.

Alors que l’inspectrice allait passer à la personne suivante, elle stoppa net son avancée, les gardes qui allèrent emmener la prisonnière du Talion aussi, tous avaient les yeux fixés sur une étrange procession. Six hommes en armes, habillés eux aussi de rouge, escortaient deux prisonniers aux pieds et aux poignets liés par des chaînes robustes.

Le premier se tenait droit, la tête penchée en avant comme perdu dans ses pensées, il ne prêtait aucune attention à ce qui se passait autour de lui. Il portait de longs cheveux argentés attaché en queue de cheval, mais le plus remarquable était ses yeux gris-acier d’une profondeur incroyable. Le second avançait d’un pas lent, plus grand que son compagnon, il se tenait légèrement vouté en avant, déplaçant son corps avec nonchalance. De longs cheveux noirs masquaient son visage, alors qu’il avançait sans se soucier du chemin qu’il empruntait, ses mains profondément enfouies dans ses poches.

Une fois l’escorte éloignée, le médecin reprit ses esprits et termina rapidement son inspection, donnant parfois l’impression de bâcler cette dernière. Elle donna des ordres, désignant un instant les deux membres restant et les gardiens se mirent à la tâche, vous replçant ce sac nauséabond sur la tête avant de vous emmener dans vos nouveaux quartiers.

Une petite cellule contenant le strict minimum pour vous loger vous accueillit, on vous poussa dedans sans ménagement, avant de vous jeter deux tenues de couleur bleues d’une taille unique. Les grilles se refermèrent, vous privant de toute liberté et c’est sans mot dire que les gardiens s’éloignèrent, leurs pas résonnant longtemps après leur départ.

**Circé Arlann** Sam 10 Oct - 3:58

Lorsque Circé aperçut la silhouette d'Alexandre, son coeur fit un bond dans sa poitrine et ses joues s'empourprèrent. Où le menait-on ? Qu'allait-on lui faire ?
A nouveau cette ambiguïté dont elle ne parvenait pas à se défendre : ce n'était pas Rougecroc... Et pourtant si...C'était un Rougecroc qui ne l'aimait pas, qui ne lèverait les yeux vers elle qu'avec indifférence, et cette pensée lui fit mal.
Elle détourna les yeux et son regard tomba sur la silhouette qui le suivait... Gabriel sans doute. Elle ne parvenait pas à distinguer son visage. La curiosité était forte pourtant. A quoi pouvait il donc ressembler ?
Elle ne le saurait pas... Pas cette fois-là... Ils disparurent.

On les accompagne jusqu'à une cellule où on leur donne des vêtements. Circé les enfile avec une forme de reconnaissance. Même si les événements avaient maintenu suffisamment son attention pour lui faire oublier le froid, elle n'en était pas moins soulagé de pouvoir se vêtir décemment...

Son regard croisa alors celui de Lewen.

-"J'espère qu'ils ne feront pas de mal à Pri...Du moins pas trop...Cela a beau être un rêve, nous ressentons réellement... "

Lewen Sam 10 Oct - 4:04

Sans prêter attention aux tenues qu'on leur a données, Lewen se lança dans l'inspection de la pièce. La grille, les murs, ses mains effleurant la pierre. Qu'est ce que tout cela peut bien vouloir dire... mais surtout, qu'est ce qui les attends ensuite et ou est Pri?

Elle restait pourtant parfaitement calme, comme si l'habitude de ses rêves aux goût de réalité venait enfin l'aider à supporter la Tourmente de la nuit. Sa relative nudité ne semblait pas la gêner outre mesure et elle continua d'observer chaque chose se portant à son regard. Se souvenant de chaque chose vue, lors de l'inspection, l'arrivée des futurs Rougecroc et Asnathgriffe? Les bruits alors qu'on les trainaient sans ménagement jusqu'à leurs cellules.
Bizarre...les humains voyaient le monde sous un autre angle que le sien. Question de taille? Elle sourit, amusée par sa propre réflexion dans une situation pareille.

Finalement elle posa son regard sur Circé alors qu'elle lui posait sa question.

- « Dis plutôt que tu espères qu'Onironge ne jouera pas trop les femmes jalouses? Mais, ne t'en fais pas, même si nous ressentons ce n'est qu'un rêve, et plutôt agréable comparé à ce qu'elle a pu me faire subir d'autres nuits. Hormis de sales sensations au réveil...si on reste prudente,on sera toujours entière et intacte au matin. Enfin... pour ma part en espérant avoir retrouvé mon corps comme il était avant »

Elle avait dit la dernière phrase sur le ton de la plaisanterie, tentant par ces quelques mots de rassurer son amie.

Pri Duoren Sam 10 Oct - 4:20

Dans le couloir, des bruits de pas, des cliquetis de chaines. La porte de la cellule s'ouvre. Trois gardiens s'y engouffrent en trainant un corps, qu'ils jettent sans ménagements sur le sol. Dans le silence relatif de la prison, le bruit du verrou tiré, les pas qui s'éloignent vous fendraient presque le coeur de désespoir.
Trempée, gelée, visiblement rouée de coups, c'est une Pri dans un état lamentable mais consciente qui gît devant ses deux amies.

**Circé Arlann** Sam 10 Oct - 4:25

-"Je te le souhaite...Tu as une mine affreuse..."

Circé sourit légèrement à Lewen, essayant en plaisantant de ne pas se focaliser sur l'inquiétude qu'elle ressentait pour Pri... Après tout cela n'y changerait rien... Il n'y avait sas doute qu'Asnathgriffe qui pouvait l'aider à présent, en espérant que cela ne cause pas quelques catastrophes pour elle et Lewen... Qui sait ce qu'il adviendrait s'il retentait son exploit de l'autre soir ? Absorbée Onironge ou quelque chose du même genre ?

Circé s'assit dans un coin de la cellule, repliant les jambes qu'elle entoura de ses bras, se recroquevillant le plus possible pour préserver sa chaleur corporelle.

Soudain des pas résonnent, et les gardiens jettent Pri sans ménagement dans la cellule. Circé s'approche, prenant délicatement la tête de Pri sur ses genoux, l'appelant doucement, essayant de la réconforter, inspectant son corps pour voir si aucune plaie plus grave ne réclame de soins immédiats.
Ôtant la chemise de sa tenue, la jeune femme sèche comme elle peut le corps de son amie, essayant du même coup de la réchauffer.

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