[Tiriel] Une nuit sans fin.
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[Tiriel] Une nuit sans fin.
Elle était allongée, là, tranquille. Le drap se soulevait doucement au rythme de sa respiration, , à peine visible dans l'obscurité quasi totale de la pièce. Il la contemplait, allongé à coté, souriant doucement. La soirée avait été éprouvante, il avait voulu se coucher tôt. Mais le sommeil n'avait pas voulu venir. Il avait donc refait une patrouille par acquis de conscience, pour se dégourdir les jambes et l'esprit. La forêt lui avait produit son effet apaisant, la promenade sous les frondaisons nocturnes dissipant son ennui et ses tracas.
Tiriel était donc rentré, calmement, et l'avait trouvée endormie. Se déshabillant doucement, en prenant garde au bruit, il s'était glissé dans le lit sans un mot, souriant doucement comme à son habitude.
Repoussant une mèche de cheveux qui tombait devant les yeux de Pri, il se retourna pour plonger ses yeux dans le vague, en direction du ciel. Il la senti bouger, doucement, plonger son bras sous son oreiller, comme elle le faisait souvent. Un bruit de frottement, une sensation étrange. Un coup. Fronçant les sourcils, il porta la main à son coté. Quelque chose n'allait pas, son torse était humide, et un élancement le pris. Portant la main à son visage, il observa le liquide carmin qui la maculait, sans comprendre. Un deuxième coup. C'était du sang, il était coupé, et largement. Il tourna la tête sans comprendre, s'expulsant du lit tant bien que mal.
Pri était agenouillée, descendant du lit à reculons, la Griffe en main. C'était ce qu'elle avait attrapé. C'était ce qui l'avait blessé. Pri? La lueur folle dans ses yeux, le sourire carnassier et suffisant. Ce n'était pas elle. Il la possédait.
-... Je t'avais prévenu. Défends-toi ou nous y passerons.
Néliogre. Toujours cette voix, au fond de lui, ce tremblement, ce murmure du fond des âges. Qu'il aille au diable. Il ne pouvait pas s'attaquer à Pri. Encore un coup.
Comment avait-elle fait pour passer le lit aussi rapidement? Le satané cynwid l'avait déconcentré, il ne l'avait pas vue venir. Son torse à lui ruisselait. Une coupure coté droit, sur les côtes, une sous les côtes gauches, et une sur le cœur. Il avait visiblement pris plaisir à taillader en plein sur le tatouage, sur son Code. Comme pour dire « J'ai gagné, et la Lumière ne t'est d'aucun secours ».
Retroussant ses lèvres en un rictus de rage, Tiriel essaya d'esquiver ou de parer les coups suivants.
-Pri! Réveilles-toi!
Le seul effet produit par son injonction fut le rire déformé de sa compagne. Le rire du Cynwid. Il la possédait. Elle dansait autour de lui, lui lacérant les bras quand elle ne pouvait atteindre le torse ou qu'il déviait un coup à sa gorge. Elle dansait nue, souriant, riant, son sourire plus malsain que jamais, la vie semblant absente de ses yeux. Un avatar de la mort et de la cruauté, magnifique et terrible. Mais ce n'était pas elle. Il devait faire quelque chose. Il éloigna de lui tant bien que mal un coup à sa jugulaire, mais c'était trop tard. Il s'était trop ouvert, le retour le prit une nouvelle fois au cœur. Son torse était méconnaissable.
Et Néliogre, étrangement silencieux. Il savait visiblement qu'il ne fallait pas le déranger.
Agissant par réflexe, Tiriel roula plus qu'il ne sauta par dessus le lit, poursuivi par un coup furieux et frustré de la Griffe. Et sans attendre, il fit exploser la fenêtre, son corps tout entier basculant en guise de saut de salut.
- ... Je ne peux pas... Pas elle.
- Elle t'a trahi. Elle a laissé libre-cours à Haine, et a tenté de te tuer... Et va réussir.
- Je ne peux pas! Pas deux fois, pas si peu de temps après!
- Je ne peux plus rien pour toi alors. Adieu Ackasha.
Alors qu'il trébuchait, courant tant bien que mal, Tiriel senti une part de lui-même le quitter. Il était vide, et ses forces l'abandonnait. Ses genoux se dérobant sous lui. Il voyait le Lac de Cristal monter, s'élever devant ses yeux, alors qu'il s'écroula sur la berge. Se retournant, il observa la voute sombre des arbres, au travers de laquelle perçaient quelques étoiles. La vue brouillée de larmes et de sang, les éclats de verre lui constellant le front ne le gênaient plus. Son cœur n' était que douleur, occultant la souffrance de son corps, embrouillant son esprit. Comme le noir qui l'envahissait, et envahissait sa vue. Pri. Il l'avait forcée à l'attaquer. Alors que lui ne voulait que son...
Tiriel était donc rentré, calmement, et l'avait trouvée endormie. Se déshabillant doucement, en prenant garde au bruit, il s'était glissé dans le lit sans un mot, souriant doucement comme à son habitude.
Repoussant une mèche de cheveux qui tombait devant les yeux de Pri, il se retourna pour plonger ses yeux dans le vague, en direction du ciel. Il la senti bouger, doucement, plonger son bras sous son oreiller, comme elle le faisait souvent. Un bruit de frottement, une sensation étrange. Un coup. Fronçant les sourcils, il porta la main à son coté. Quelque chose n'allait pas, son torse était humide, et un élancement le pris. Portant la main à son visage, il observa le liquide carmin qui la maculait, sans comprendre. Un deuxième coup. C'était du sang, il était coupé, et largement. Il tourna la tête sans comprendre, s'expulsant du lit tant bien que mal.
Pri était agenouillée, descendant du lit à reculons, la Griffe en main. C'était ce qu'elle avait attrapé. C'était ce qui l'avait blessé. Pri? La lueur folle dans ses yeux, le sourire carnassier et suffisant. Ce n'était pas elle. Il la possédait.
-... Je t'avais prévenu. Défends-toi ou nous y passerons.
Néliogre. Toujours cette voix, au fond de lui, ce tremblement, ce murmure du fond des âges. Qu'il aille au diable. Il ne pouvait pas s'attaquer à Pri. Encore un coup.
Comment avait-elle fait pour passer le lit aussi rapidement? Le satané cynwid l'avait déconcentré, il ne l'avait pas vue venir. Son torse à lui ruisselait. Une coupure coté droit, sur les côtes, une sous les côtes gauches, et une sur le cœur. Il avait visiblement pris plaisir à taillader en plein sur le tatouage, sur son Code. Comme pour dire « J'ai gagné, et la Lumière ne t'est d'aucun secours ».
Retroussant ses lèvres en un rictus de rage, Tiriel essaya d'esquiver ou de parer les coups suivants.
-Pri! Réveilles-toi!
Le seul effet produit par son injonction fut le rire déformé de sa compagne. Le rire du Cynwid. Il la possédait. Elle dansait autour de lui, lui lacérant les bras quand elle ne pouvait atteindre le torse ou qu'il déviait un coup à sa gorge. Elle dansait nue, souriant, riant, son sourire plus malsain que jamais, la vie semblant absente de ses yeux. Un avatar de la mort et de la cruauté, magnifique et terrible. Mais ce n'était pas elle. Il devait faire quelque chose. Il éloigna de lui tant bien que mal un coup à sa jugulaire, mais c'était trop tard. Il s'était trop ouvert, le retour le prit une nouvelle fois au cœur. Son torse était méconnaissable.
Et Néliogre, étrangement silencieux. Il savait visiblement qu'il ne fallait pas le déranger.
Agissant par réflexe, Tiriel roula plus qu'il ne sauta par dessus le lit, poursuivi par un coup furieux et frustré de la Griffe. Et sans attendre, il fit exploser la fenêtre, son corps tout entier basculant en guise de saut de salut.
- ... Je ne peux pas... Pas elle.
- Elle t'a trahi. Elle a laissé libre-cours à Haine, et a tenté de te tuer... Et va réussir.
- Je ne peux pas! Pas deux fois, pas si peu de temps après!
- Je ne peux plus rien pour toi alors. Adieu Ackasha.
Alors qu'il trébuchait, courant tant bien que mal, Tiriel senti une part de lui-même le quitter. Il était vide, et ses forces l'abandonnait. Ses genoux se dérobant sous lui. Il voyait le Lac de Cristal monter, s'élever devant ses yeux, alors qu'il s'écroula sur la berge. Se retournant, il observa la voute sombre des arbres, au travers de laquelle perçaient quelques étoiles. La vue brouillée de larmes et de sang, les éclats de verre lui constellant le front ne le gênaient plus. Son cœur n' était que douleur, occultant la souffrance de son corps, embrouillant son esprit. Comme le noir qui l'envahissait, et envahissait sa vue. Pri. Il l'avait forcée à l'attaquer. Alors que lui ne voulait que son...
Tiriel- Capitaine
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Re: [Tiriel] Une nuit sans fin.
[Ibräm: Un réveil dans les ombres.]
Le monde n'était que chaos. Les sons étaient chatoyants, les couleurs engourdies, le tout tourbillonnant autour de lui. Et la douleur. Lumière, cette douleur. Son corps en était rempli. A moins que... Non, c'était son âme, qui en était remplie. Pourquoi? Un fragment de souvenir. Elle l'avait attaqué. Pri. Pourquoi avait-elle cherché... Cherché à faire quoi? Le tuer? Non... Elle aurait pu, tout de suite, en un seul coup. Et de toute façon, ce n'était pas elle, il voulait y croire. Il devait y croire. Mais si c'était Lui...
Alors que la rage envahissait son esprit, la plus simple vérité le frappa. Il était en vie. Comment? Et d'abord, qui « il »? Tiriel. Tiriel Nearemion. La mémoire lui revenait rapidement, les souvenirs. Il tenta d'ouvrir les yeux. Quelques instants, la chaos constant se mua en lumière aveuglante. La douleur semblait se concentrer dans ses yeux, avant de refluer alors qu'ils s'habituaient à l'endroit dans lequel il se trouvait. Une masure. Partiellement en ruine. Et pourtant, habitée. Il tenta de tourner la tête, avant de renoncer, la douleur lui vrillant les temps une nouvelles fois. Il en avait aperçu assez. Des meubles, disposés de ci de là. Entretenus, malgré l'ambiante apparence de ruine. Un feu dans l'âtre. Et un homme, en train d'écrire à une table.
Il avait dû grogner de douleur, car l'homme se tourna vers lui et s'approcha de l'endroit où il était allongé, à même le sol. L'homme était d'un âge avancé, les cheveux grisonnants. Il avait l'air sympathique, compatissant. On aurait presque dit un grand-père s'occupant de son petit-fils. Il s'approcha, parlant doucement. Mais Tiriel ne comprenait rien. Les sons étaient confus. Ses oreilles semblaient refuser de fonctionner, ou bien était-ce sa tête toute entière... Peu à peu, les mots prenaient forme.
- … prendra du temps. Vous avez perdu beaucoup.... Arrangé, mais la fatigue reste...
Tiriel essayait d'arranger le tout dans sa tête. Il avait perdu beaucoup... De sang? Oui, il se sentait faible, comme un nouveau né. Mais ses forces revenaient de façon assez rapide. Arrangé? Oui, il avait dû le soigner, sa force physique ne reviendrait pas aussi vite sinon. Mais ses membres étaient certes fatigués.
- … Toujours ouvertes, n'en faites pas trop où elles se rouvriront.
Tiriel abandonna sa tentative pour se relever en voyant le sang gouter d'un peu partout sur son torse. Et dans ses yeux. Portant la main par réflexe à ceux-ci, il remonta les goutes jusqu'à la racine de ses cheveux. Une myriade de coupures. Un des derniers fragments de mémoire lui revint. La fenêtre. Soupirant, il rebaissa la main.
- Oui, vous ne vous êtes pas raté, vous auriez-dû protéger votre visage...
- … ourquoi .. sauvé?
- Eh bien, je ne pouvais pas vous laisser mourir sur place. Reposez-vous. Vous aurez besoin de vos forces.
L'homme se releva, se dirigeant vers la porte.
- … Qu.. tre .. om.
Le gargouillement venait à nouveau de Tiriel.
- Mon nom, c'est ce que vous voulez savoir?
- Hmoui.
- … Czar. Mais ne prenez pas la peine de le retenir, messire Nearemion. Je n'ai fait que mon travail. En fait de grâce, évitez d'en parler, j'essaye de le faire humblement, sans publicité... Au passage, on a annoncé votre mort en ville, bien qu'on ne sache pas qui vous a "tué"... Reposez-vous, vous pourrez m'expliquer plus tard.
L'homme était parti. Pourquoi l'avait-il sauvé? Il savait visiblement qui il avait sauvé. Mais pourquoi ces secrets? Et... Qu'allait-il faire? Il était donc censé être mort officiellement, un remplaçant surement déjà nommé. Il pourrait reprendre son poste, mais il devrait annoncer ce qu'il s'était passé. Cela compromettrait toute l'opération du Talion, en plus de causer de sérieux problèmes à Pri. Mais elle le croyait sans doute aussi mort.
Rageant intérieurement, les larmes de frustration mêlée de colère et de tristesse venant perler au coin de ses yeux, Tiriel se redressa, plus facilement. Avisant des bandages, il s'enroula copieusement le torse, puis après une légère hésitation entreprit la même chose avec sa tête, masquant ses plaies autant que son visage. Il devait veiller sur elle. Il avait une opportunité. Il avait failli. Il avait fait trop d'erreurs. Il avait trop transigé. Mais il ne pouvait pas l'abandonner. Elle allait se sentir responsable. Il était resté trop longtemps sans payer le prix de ses erreurs. Les fragments de sa mémoire d'avant cette nuit lui étaient tous revenus, et son âme était à présent en proie à une tourmente bien pire que tout ce que Néliogre avait pu lui infliger. Il réalisait avec une horreur pleine ce qu'il avait fait lors de ses "absences", lorsqu'il perdait le contrôle sur son être, et les visages implorants de ses victimes dansaient dans son crâne.
Finissant de fixer tant bien que mal les bandages, Tiriel avisa une cape posée sur un meuble bas et la passa difficilement autour de ses épaules encore engourdies. Sa volonté le faisait à présent avancer. Il devait rester, et veiller dans l'ombre. Peut-etre même qu'il pourrait revenir vers elle un jour et se déclarer, mais en attendant il devait rester mort. Tiriel Nearemion devait rester mort. Il devait être quelqu'un d'autre, il devait se repentir.
- ...En avant, Ibram. Tu dois chercher la rédemption.
Prenant la plume laissée sur le bureau par Czar, il laissa une note de remerciement, expliquant son besoin de partir, puis s'engouffra hors de la bâtisse, dans la forêt qu'il savait être d'Elwynn. Il avait fort à faire, à commencer par trouver une armure le masquant suffisamment.
Le monde n'était que chaos. Les sons étaient chatoyants, les couleurs engourdies, le tout tourbillonnant autour de lui. Et la douleur. Lumière, cette douleur. Son corps en était rempli. A moins que... Non, c'était son âme, qui en était remplie. Pourquoi? Un fragment de souvenir. Elle l'avait attaqué. Pri. Pourquoi avait-elle cherché... Cherché à faire quoi? Le tuer? Non... Elle aurait pu, tout de suite, en un seul coup. Et de toute façon, ce n'était pas elle, il voulait y croire. Il devait y croire. Mais si c'était Lui...
Alors que la rage envahissait son esprit, la plus simple vérité le frappa. Il était en vie. Comment? Et d'abord, qui « il »? Tiriel. Tiriel Nearemion. La mémoire lui revenait rapidement, les souvenirs. Il tenta d'ouvrir les yeux. Quelques instants, la chaos constant se mua en lumière aveuglante. La douleur semblait se concentrer dans ses yeux, avant de refluer alors qu'ils s'habituaient à l'endroit dans lequel il se trouvait. Une masure. Partiellement en ruine. Et pourtant, habitée. Il tenta de tourner la tête, avant de renoncer, la douleur lui vrillant les temps une nouvelles fois. Il en avait aperçu assez. Des meubles, disposés de ci de là. Entretenus, malgré l'ambiante apparence de ruine. Un feu dans l'âtre. Et un homme, en train d'écrire à une table.
Il avait dû grogner de douleur, car l'homme se tourna vers lui et s'approcha de l'endroit où il était allongé, à même le sol. L'homme était d'un âge avancé, les cheveux grisonnants. Il avait l'air sympathique, compatissant. On aurait presque dit un grand-père s'occupant de son petit-fils. Il s'approcha, parlant doucement. Mais Tiriel ne comprenait rien. Les sons étaient confus. Ses oreilles semblaient refuser de fonctionner, ou bien était-ce sa tête toute entière... Peu à peu, les mots prenaient forme.
- … prendra du temps. Vous avez perdu beaucoup.... Arrangé, mais la fatigue reste...
Tiriel essayait d'arranger le tout dans sa tête. Il avait perdu beaucoup... De sang? Oui, il se sentait faible, comme un nouveau né. Mais ses forces revenaient de façon assez rapide. Arrangé? Oui, il avait dû le soigner, sa force physique ne reviendrait pas aussi vite sinon. Mais ses membres étaient certes fatigués.
- … Toujours ouvertes, n'en faites pas trop où elles se rouvriront.
Tiriel abandonna sa tentative pour se relever en voyant le sang gouter d'un peu partout sur son torse. Et dans ses yeux. Portant la main par réflexe à ceux-ci, il remonta les goutes jusqu'à la racine de ses cheveux. Une myriade de coupures. Un des derniers fragments de mémoire lui revint. La fenêtre. Soupirant, il rebaissa la main.
- Oui, vous ne vous êtes pas raté, vous auriez-dû protéger votre visage...
- … ourquoi .. sauvé?
- Eh bien, je ne pouvais pas vous laisser mourir sur place. Reposez-vous. Vous aurez besoin de vos forces.
L'homme se releva, se dirigeant vers la porte.
- … Qu.. tre .. om.
Le gargouillement venait à nouveau de Tiriel.
- Mon nom, c'est ce que vous voulez savoir?
- Hmoui.
- … Czar. Mais ne prenez pas la peine de le retenir, messire Nearemion. Je n'ai fait que mon travail. En fait de grâce, évitez d'en parler, j'essaye de le faire humblement, sans publicité... Au passage, on a annoncé votre mort en ville, bien qu'on ne sache pas qui vous a "tué"... Reposez-vous, vous pourrez m'expliquer plus tard.
L'homme était parti. Pourquoi l'avait-il sauvé? Il savait visiblement qui il avait sauvé. Mais pourquoi ces secrets? Et... Qu'allait-il faire? Il était donc censé être mort officiellement, un remplaçant surement déjà nommé. Il pourrait reprendre son poste, mais il devrait annoncer ce qu'il s'était passé. Cela compromettrait toute l'opération du Talion, en plus de causer de sérieux problèmes à Pri. Mais elle le croyait sans doute aussi mort.
Rageant intérieurement, les larmes de frustration mêlée de colère et de tristesse venant perler au coin de ses yeux, Tiriel se redressa, plus facilement. Avisant des bandages, il s'enroula copieusement le torse, puis après une légère hésitation entreprit la même chose avec sa tête, masquant ses plaies autant que son visage. Il devait veiller sur elle. Il avait une opportunité. Il avait failli. Il avait fait trop d'erreurs. Il avait trop transigé. Mais il ne pouvait pas l'abandonner. Elle allait se sentir responsable. Il était resté trop longtemps sans payer le prix de ses erreurs. Les fragments de sa mémoire d'avant cette nuit lui étaient tous revenus, et son âme était à présent en proie à une tourmente bien pire que tout ce que Néliogre avait pu lui infliger. Il réalisait avec une horreur pleine ce qu'il avait fait lors de ses "absences", lorsqu'il perdait le contrôle sur son être, et les visages implorants de ses victimes dansaient dans son crâne.
Finissant de fixer tant bien que mal les bandages, Tiriel avisa une cape posée sur un meuble bas et la passa difficilement autour de ses épaules encore engourdies. Sa volonté le faisait à présent avancer. Il devait rester, et veiller dans l'ombre. Peut-etre même qu'il pourrait revenir vers elle un jour et se déclarer, mais en attendant il devait rester mort. Tiriel Nearemion devait rester mort. Il devait être quelqu'un d'autre, il devait se repentir.
- ...En avant, Ibram. Tu dois chercher la rédemption.
Prenant la plume laissée sur le bureau par Czar, il laissa une note de remerciement, expliquant son besoin de partir, puis s'engouffra hors de la bâtisse, dans la forêt qu'il savait être d'Elwynn. Il avait fort à faire, à commencer par trouver une armure le masquant suffisamment.
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Re: [Tiriel] Une nuit sans fin.
Il aurait dû être avec eux, dans le cortège, pas caché entre deux bâtisses à les observer, comme il le faisait maintenant. Il le savait. Mais il devait se tenir à sa décision. C'était aussi pour eux qu'il l'avait prise. Pour elle. Ils étaient tous sous la tente, à l'entrée du port de Menethil, comme lors du debriefing avant la répétition. Circé Arlann semblait donner ses instructions. Lewen Ombrevent se détacha du groupe et monta sur son tigre, elle faisait visiblement une ronde, elle n'allait pas tarder à passer devant lui.
Il était repassé chez ce « Czar ». Du moins avait-il essayé. La bâtisse était toujours là, identique, mais elle était vide. Il avait attendu, mais l'homme n'était pas revenu. Une impression surréelle imprégnait l'endroit. Plus il y repensait, plus il trouvait que tout cela ne collait pas. L'homme avait mystérieusement disparu, et il ne l'avait trouvé nulle part.
Tout à ses réflexions, Ibräm ne s' aperçu que trop tard qu'elle passait effectivement devant lui et qu'il était en train de la fixer. Il fallait qu'il trouve un heaume, la capuche lui masquant partiellement le visage n'était pas assez. Trop tard.
- Je peux vous aider, messire?
- … Pas le moins du monde, chasseresse, j'observais simplement.
Idiot! Il comprit tout de suite à son expression qu'il n'aurait pas dû l'appeler ainsi. Elle le fixait, à travers son bandeau caractéristique, celui qui l'avait justement fait l'appeler ainsi.
- Vous savez ce que je suis? Comment?
Ibräm, se maitrisant pour ne rien refléter dans ses yeux excepté de l'amusement, porta simplement son doigt gantelé à sa tempe, désignant ainsi le bandeau de Lewen.
- J'ai déjà rencontré certains des vôtres, voilà tout.
- Bien... Vous devez donc savoir qu'il ne fait pas bon trop s'intéresser à nous. Bonne soirée messire.
- … Que la Lumière vous garde.
Il la regarda partir continuer sa ronde, laissant échapper un léger soupir. Il devait être plus précautionneux. Il n'aurait pas dû venir, mais il voulait la voir. Pri. Et il ne pouvait plus repartir rapidement, les membres de la compagnie étant tous rassemblés à coté des griffons. Et le trajet de retour par terre était précisément celui qu'ils allaient emprunter. Non, il devait rester, et s'en tenir à son « plan ». Il n'allait de toute façon pas avoir à attendre trop longtemps.
Alors que l'Amiral arrivait sur un bête massive tirant un chariot, les mercenaires vinrent se placer autour de lui en formation. Ibräm observa par réflexe la queue de convoi, l'endroit où il aurait dû se trouver, aux cotés de Pri. Elle était là, accompagnée d'une nouvelle recrue, une jeune femme. Ils se mirent tous en route, Lewen en tête, celle-ci l'observant au passage. Il ne le vit qu'à peine, répondant d'un hochement de tête par réflexe. Son attention était focalisée sur la femme à l'arrière, le regard fixé devant elle, vide de toute vie. Elle ne le voyait pas, et il doutait même qu'elle voie quoi que ce soit à moins que ses réflexes guerriers ne reprennent le dessus.
Il secoua la tête, la regardant s'éloigner et sortir de la ville, la douleur dans la poitrine. Il devait le faire. Et il pourrait toujours aller la voir plus tard et lui dire qu'il était toujours en vie. Plus tard. Pour l'instant il devait rentrer à Hurlevent. Il y avait des gens à voir, des plans à échafauder, trop de choses à faire, en vérité. Il se dirigea donc vers le maitre des griffons, demandant un voyage pour la capitale. Perdu dans ses pensées, il ne se rendit compte de quoi que ce soit que lorsque la bête tourna ses grands yeux or vers lui, posée sur l'aire d'arrivée.
Il déambulait dans les rues, dans son armure de bataille sombre, tout signe distinctif enlevé. Il ne portait sur son dos que l'écu de Lordaeron, son seul héritage reconnaissable, toute peinture, toute insigne, tout ruban décoratif enlevé de son armure de croisé. Manipulant par réflexe la bride en cuir de l'écu, il caressait du pouce les symboles gravés, souvenirs de batailles et protections ésotériques mêlés. Il marchait sans but. Le quartier commerçant, sa foule, devant l'hôtel des ventes. Le quartier des mages, son atmosphère chargée d'arcane, le manoir Icemind. Le manoir... Oui. Les Flocons de Sang pourraient être un bon moyen pour lui de vagabonder, de mener sa quête à bien. Il allait devoir trouver dame Icemind. Il lui faudrait mentir, pour entrer à nouveau sur place... Il ne pouvait pas simplement lui dire qui il était. L'idée ne l'enchantait pas, mais il devait le faire.
Il était repassé chez ce « Czar ». Du moins avait-il essayé. La bâtisse était toujours là, identique, mais elle était vide. Il avait attendu, mais l'homme n'était pas revenu. Une impression surréelle imprégnait l'endroit. Plus il y repensait, plus il trouvait que tout cela ne collait pas. L'homme avait mystérieusement disparu, et il ne l'avait trouvé nulle part.
Tout à ses réflexions, Ibräm ne s' aperçu que trop tard qu'elle passait effectivement devant lui et qu'il était en train de la fixer. Il fallait qu'il trouve un heaume, la capuche lui masquant partiellement le visage n'était pas assez. Trop tard.
- Je peux vous aider, messire?
- … Pas le moins du monde, chasseresse, j'observais simplement.
Idiot! Il comprit tout de suite à son expression qu'il n'aurait pas dû l'appeler ainsi. Elle le fixait, à travers son bandeau caractéristique, celui qui l'avait justement fait l'appeler ainsi.
- Vous savez ce que je suis? Comment?
Ibräm, se maitrisant pour ne rien refléter dans ses yeux excepté de l'amusement, porta simplement son doigt gantelé à sa tempe, désignant ainsi le bandeau de Lewen.
- J'ai déjà rencontré certains des vôtres, voilà tout.
- Bien... Vous devez donc savoir qu'il ne fait pas bon trop s'intéresser à nous. Bonne soirée messire.
- … Que la Lumière vous garde.
Il la regarda partir continuer sa ronde, laissant échapper un léger soupir. Il devait être plus précautionneux. Il n'aurait pas dû venir, mais il voulait la voir. Pri. Et il ne pouvait plus repartir rapidement, les membres de la compagnie étant tous rassemblés à coté des griffons. Et le trajet de retour par terre était précisément celui qu'ils allaient emprunter. Non, il devait rester, et s'en tenir à son « plan ». Il n'allait de toute façon pas avoir à attendre trop longtemps.
Alors que l'Amiral arrivait sur un bête massive tirant un chariot, les mercenaires vinrent se placer autour de lui en formation. Ibräm observa par réflexe la queue de convoi, l'endroit où il aurait dû se trouver, aux cotés de Pri. Elle était là, accompagnée d'une nouvelle recrue, une jeune femme. Ils se mirent tous en route, Lewen en tête, celle-ci l'observant au passage. Il ne le vit qu'à peine, répondant d'un hochement de tête par réflexe. Son attention était focalisée sur la femme à l'arrière, le regard fixé devant elle, vide de toute vie. Elle ne le voyait pas, et il doutait même qu'elle voie quoi que ce soit à moins que ses réflexes guerriers ne reprennent le dessus.
Il secoua la tête, la regardant s'éloigner et sortir de la ville, la douleur dans la poitrine. Il devait le faire. Et il pourrait toujours aller la voir plus tard et lui dire qu'il était toujours en vie. Plus tard. Pour l'instant il devait rentrer à Hurlevent. Il y avait des gens à voir, des plans à échafauder, trop de choses à faire, en vérité. Il se dirigea donc vers le maitre des griffons, demandant un voyage pour la capitale. Perdu dans ses pensées, il ne se rendit compte de quoi que ce soit que lorsque la bête tourna ses grands yeux or vers lui, posée sur l'aire d'arrivée.
Il déambulait dans les rues, dans son armure de bataille sombre, tout signe distinctif enlevé. Il ne portait sur son dos que l'écu de Lordaeron, son seul héritage reconnaissable, toute peinture, toute insigne, tout ruban décoratif enlevé de son armure de croisé. Manipulant par réflexe la bride en cuir de l'écu, il caressait du pouce les symboles gravés, souvenirs de batailles et protections ésotériques mêlés. Il marchait sans but. Le quartier commerçant, sa foule, devant l'hôtel des ventes. Le quartier des mages, son atmosphère chargée d'arcane, le manoir Icemind. Le manoir... Oui. Les Flocons de Sang pourraient être un bon moyen pour lui de vagabonder, de mener sa quête à bien. Il allait devoir trouver dame Icemind. Il lui faudrait mentir, pour entrer à nouveau sur place... Il ne pouvait pas simplement lui dire qui il était. L'idée ne l'enchantait pas, mais il devait le faire.
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Re: [Tiriel] Une nuit sans fin.
Le Parc. Comme d'habitude, lieu de rendez-vous nocturne. Lewen Ombrevent était là elle semblait en partir. Ibräm se recula dans les ombres, la suivant du regard. La suivant tout court, au final. Visiblement, l'escorte était finie, et s'était bien passée, ou bien elle ne serait pas là. Etait-il déjà si tard? Le soleil était couché, depuis quelques heures, d'après les étoiles. Il avait dû marcher sans but, dans ses pensées, pendant longtemps. Avait-il été repéré? Qu'importe, c'était fait, de toute façon. Elle était dans le quartier commerçant, sur la grande place. Il fallait agir. Elle était digne de confiance, et il lui fallait des alliés. Avant de s'en rendre compte, il était devant elle.
- Bonsoir à nouveau, dame.
- Bonsoir...
- J'aimerais vous parler quelques instants dans un endroit plus calme, est-ce possible?
- Sortons de la ville.
Ils marchaient, passant sous les statues des héros. Elwynn, la forêt, le royaume. Ibräm menait la route, jusqu'à sortir hors de vue des principaux points de surveillance depuis la ville.
- Que me voulez-vous?
L'elfe était sur le qui-vive, et il le comprenait parfaitement, il l'aurait été à sa place.
- Simplement vous faire confiance, et vous demander votre aide.
- Expliquez-vous.
Ibräm la considéra un instant, pesant le pour et le contre, puis rabattit sa capuche sur ses épaules, avant de baisser le foulard qui lui masquait le bas de visage. Le front et les pommettes couturés de ses cicatrices de la nuit, son visage restait reconnaissable, l'expression de ses yeux inchangée, son sourire caractéristique.
- Je suppose que vous savez que je suis censé être mort. Je dois le rester. Quelqu'un a voulu que je le sois officiellement, et je dois savoir pourquoi. Si je reviens, il pourrait très bien tenter de passer à - des méthodes plus radicales. De plus, je ne veux plus transiger...
- Je vois... Mais que s'est-il passé exactement? Personne ne le sait.
-… C'est Pri. Ou plutôt, c'est Asnathgriffe. Il a tenté de me tuer, je ne sais pas pourquoi. C'est pour cela que je n'accepterai plus de compromis. Et j'ai besoin de votre aide. Pour surveiller tout ça pour moi, pour me tenir au courant... Tiens, bonsoir Shan'do.
Un druide en forme féline venait d'apparaitre, sortant des fourrés. Ibräm ne prit pas la peine de se masquer à nouveau. Connaissant Crono, c'était déjà trop tard, et de toute façon il n'aurait pas pû lui cacher longtemps.
- Comment doit-on vous appeler?
Lewen avait repris la parole, laissant le druide reprendre sa forme première.
- Ibräm. Le Repenti. Je dois suivre une nouvelle voie. Je mènerai mon combat, je pars en quête de rédemption.
- … Vous devriez aller rencontrer le Prophète Velen, à l'Exodar. Je pense qu'il pourrait vous éclairer.
- Vous êtes de bon conseil, comme d'habitude, Shan'do. Ce sera fait. En attendant... Si vous pouviez me contacter en cas de problème. J'ai toujours mon communicateur, n'hésitez pas.
- Ce sera fait.
- Je vous laisse. Que la Lumière vous guide tous deux.
- Qu'Elune et Malorme veillent sur vous, Redresseur Ibräm.
Se détournant avec un léger sourire triste, Ibräm remit sa capuche et son masque, retournant en ville. Il marcha un temps sans but, avant d'aller s'asseoir comme à son habitude sur la margelle du Puit.
- Bonsoir à nouveau, dame.
- Bonsoir...
- J'aimerais vous parler quelques instants dans un endroit plus calme, est-ce possible?
- Sortons de la ville.
Ils marchaient, passant sous les statues des héros. Elwynn, la forêt, le royaume. Ibräm menait la route, jusqu'à sortir hors de vue des principaux points de surveillance depuis la ville.
- Que me voulez-vous?
L'elfe était sur le qui-vive, et il le comprenait parfaitement, il l'aurait été à sa place.
- Simplement vous faire confiance, et vous demander votre aide.
- Expliquez-vous.
Ibräm la considéra un instant, pesant le pour et le contre, puis rabattit sa capuche sur ses épaules, avant de baisser le foulard qui lui masquait le bas de visage. Le front et les pommettes couturés de ses cicatrices de la nuit, son visage restait reconnaissable, l'expression de ses yeux inchangée, son sourire caractéristique.
- Je suppose que vous savez que je suis censé être mort. Je dois le rester. Quelqu'un a voulu que je le sois officiellement, et je dois savoir pourquoi. Si je reviens, il pourrait très bien tenter de passer à - des méthodes plus radicales. De plus, je ne veux plus transiger...
- Je vois... Mais que s'est-il passé exactement? Personne ne le sait.
-… C'est Pri. Ou plutôt, c'est Asnathgriffe. Il a tenté de me tuer, je ne sais pas pourquoi. C'est pour cela que je n'accepterai plus de compromis. Et j'ai besoin de votre aide. Pour surveiller tout ça pour moi, pour me tenir au courant... Tiens, bonsoir Shan'do.
Un druide en forme féline venait d'apparaitre, sortant des fourrés. Ibräm ne prit pas la peine de se masquer à nouveau. Connaissant Crono, c'était déjà trop tard, et de toute façon il n'aurait pas pû lui cacher longtemps.
- Comment doit-on vous appeler?
Lewen avait repris la parole, laissant le druide reprendre sa forme première.
- Ibräm. Le Repenti. Je dois suivre une nouvelle voie. Je mènerai mon combat, je pars en quête de rédemption.
- … Vous devriez aller rencontrer le Prophète Velen, à l'Exodar. Je pense qu'il pourrait vous éclairer.
- Vous êtes de bon conseil, comme d'habitude, Shan'do. Ce sera fait. En attendant... Si vous pouviez me contacter en cas de problème. J'ai toujours mon communicateur, n'hésitez pas.
- Ce sera fait.
- Je vous laisse. Que la Lumière vous guide tous deux.
- Qu'Elune et Malorme veillent sur vous, Redresseur Ibräm.
Se détournant avec un léger sourire triste, Ibräm remit sa capuche et son masque, retournant en ville. Il marcha un temps sans but, avant d'aller s'asseoir comme à son habitude sur la margelle du Puit.
Tiriel- Capitaine
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Re: [Tiriel] Une nuit sans fin.
Il contemplait l'eau, ne prêtant que peu d'attention aux conversations autour. Perdu dans les reflets miroitants, il fut tiré de sa rêverie par le grésillement de son communicateur.
- Ti... Ibräm, ici Lewen. Il y a un problème, c'est Pri.
- Où êtes-vous?
- Au Mess.
- J'arrive.
Il était déjà sur son ours, le menant au galop vers les Carmines. Que s'était-il passé? Pourquoi Lewen faisait-elle appel à lui aussi tôt? Sautant à bas de sa monture sous la pluie battante, il entra dans le mess, le visage toujours couvert. Il du se maitriser pour ne pas se précipiter. Amadrios, méconnaissable, était emprisonné dans des racines visiblement conjurées par Crono. Circé, Rougecroc, le druide et Lewen étaient autour, devisant. Cette dernière était quand à elle penchée sur un corps allongé au sol. Pri. Le bras couvert de pustules. Ibräm inspira un coup, serrant les dents.
- Bonsoir. Je vous dérange? Désolé je ne fais que m'abriter...
- Ibräm, vous avez fait vite. Vous pouvez faire quelque chose pour elle?
- Laissez-moi voir.
Il s'agenouilla à coté de la jeune femme, enlevant ses gants, prenant doucement son bras du bout des doigts et tâtant son front, pendant que Lewen rassurait les autres personnes.
- Une peste du Fléau. Sans aucun doute.
Se concentrant une petite seconde, Ses mains se mirent à luire, alors que le bras de Pri était enveloppé d'un halo doux apaisant, des filaments de lumière caressant le reste de son corps un bref instant. Les pustules rétrécissaient à vue d'œil, le bras reprenant une teinte de peau normale, quoi qu'un peu blafarde. Il aida une Pri ouvrant vaguement les yeux à se redresser.
- Du calme, prenez le temps. Vous êtes guérie, mais l'essentiel de la force pour cela venait de vous. J'aurais pu y remédier, mais il vaut mieux que vous vous remettiez doucement.
Il n'entendait plus les autres personnes, son attention rivée sur elle. Elle s'était relevée le temps d'aller s'asseoir dans la chaise toute proche.
- … Merci... Nous nous connaissons?
- Dans un certain sens oui... Appelez-moi Ibräm.
- … Bien... Merci sire Ibräm.
Sa voix était vide. Lumière, qu'elle semblait terne, effacée. Amadrios bougeait, tentant de se libérer, débitant des paroles incompréhensibles de protocoles. Pri se leva, se dirigeant vers lui, l'intention d'en découdre visible dans le moindre de ses gestes. Il l'attrapa doucement par le bras.
- Pri, non... Venez dehors. Venez prendre l'air.
- Il pleut...
- Oui. La pluie, la sensation d'être vivant...
Il ne pouvait pas. Il ne pouvait simplement pas la laisser comme ça, il devait lui faire savoir qui il était. Elle devait forcément se rappeler son amour de la pluie, la sensation d'être vivant, l'eau ruisselante sur son visage, l'impression d'être lavé. Il lui avait parlé de cela, elle l'avait elle-même emmené pour une promenade sous la pluie. Et elle ne répondait rien. Elle était dehors, le visage levé vers le ciel.
- Souviens-toi... La pluie.
- … Qui êtes-vous?
Soupirant, sentant sa volonté s'effondrer, il rabattit sa capuche et son masque.
- Qui êtes-vous?!
- C'est moi Pri... Je te promets que c'est moi.
- Non!... J'ai vu... Son sang. Il m'ont dit qu'il est mort, qui êtes-vous?
- Je n'ai pas de preuve à t'apporter. C'est moi, je te demande simplement de me croire.
Il écarta les bras, dans une posture apaisante, faisant un pas précautionneux vers elle.
- Que...? Eh bien, ça promet d'être intéressant.
Rougecroc. Il était sur le pas de la porte, un sourire en coin aux lèvres. Ibräm tourna la tête vers lui, souriant en coin de même, quoi que plus doucement.
- J'apprécierai que cela ne s'ébruite pas trop, messire.
- ...Je vous laisse faire.
Il était rentré à nouveau, ils parlaient à l'intérieur. Ibräm était de nouveau concentré sur Pri, qui arborait désormais une expression d'horreur mêlée d'incompréhension.
- Pri... Je suis là maintenant. Ça va aller. Je suis revenu pour toi.
- Pourquoi... Pourquoi as-tu fais ça?
Elle était dans ses bras à présent. Il ne sentait plus son armure, la pluie se calmant peu à peu, il avait l'impression de n'être séparé d'elle par aucun obstacle. Il pouvait presque sentir sa peau, alors qu'elle se tenait contre son torse, le serrant.
- Ça va aller, je te le promets.
Tout était flou, les choses se compliquaient. Mais elle était là.
- Ti... Ibräm, ici Lewen. Il y a un problème, c'est Pri.
- Où êtes-vous?
- Au Mess.
- J'arrive.
Il était déjà sur son ours, le menant au galop vers les Carmines. Que s'était-il passé? Pourquoi Lewen faisait-elle appel à lui aussi tôt? Sautant à bas de sa monture sous la pluie battante, il entra dans le mess, le visage toujours couvert. Il du se maitriser pour ne pas se précipiter. Amadrios, méconnaissable, était emprisonné dans des racines visiblement conjurées par Crono. Circé, Rougecroc, le druide et Lewen étaient autour, devisant. Cette dernière était quand à elle penchée sur un corps allongé au sol. Pri. Le bras couvert de pustules. Ibräm inspira un coup, serrant les dents.
- Bonsoir. Je vous dérange? Désolé je ne fais que m'abriter...
- Ibräm, vous avez fait vite. Vous pouvez faire quelque chose pour elle?
- Laissez-moi voir.
Il s'agenouilla à coté de la jeune femme, enlevant ses gants, prenant doucement son bras du bout des doigts et tâtant son front, pendant que Lewen rassurait les autres personnes.
- Une peste du Fléau. Sans aucun doute.
Se concentrant une petite seconde, Ses mains se mirent à luire, alors que le bras de Pri était enveloppé d'un halo doux apaisant, des filaments de lumière caressant le reste de son corps un bref instant. Les pustules rétrécissaient à vue d'œil, le bras reprenant une teinte de peau normale, quoi qu'un peu blafarde. Il aida une Pri ouvrant vaguement les yeux à se redresser.
- Du calme, prenez le temps. Vous êtes guérie, mais l'essentiel de la force pour cela venait de vous. J'aurais pu y remédier, mais il vaut mieux que vous vous remettiez doucement.
Il n'entendait plus les autres personnes, son attention rivée sur elle. Elle s'était relevée le temps d'aller s'asseoir dans la chaise toute proche.
- … Merci... Nous nous connaissons?
- Dans un certain sens oui... Appelez-moi Ibräm.
- … Bien... Merci sire Ibräm.
Sa voix était vide. Lumière, qu'elle semblait terne, effacée. Amadrios bougeait, tentant de se libérer, débitant des paroles incompréhensibles de protocoles. Pri se leva, se dirigeant vers lui, l'intention d'en découdre visible dans le moindre de ses gestes. Il l'attrapa doucement par le bras.
- Pri, non... Venez dehors. Venez prendre l'air.
- Il pleut...
- Oui. La pluie, la sensation d'être vivant...
Il ne pouvait pas. Il ne pouvait simplement pas la laisser comme ça, il devait lui faire savoir qui il était. Elle devait forcément se rappeler son amour de la pluie, la sensation d'être vivant, l'eau ruisselante sur son visage, l'impression d'être lavé. Il lui avait parlé de cela, elle l'avait elle-même emmené pour une promenade sous la pluie. Et elle ne répondait rien. Elle était dehors, le visage levé vers le ciel.
- Souviens-toi... La pluie.
- … Qui êtes-vous?
Soupirant, sentant sa volonté s'effondrer, il rabattit sa capuche et son masque.
- Qui êtes-vous?!
- C'est moi Pri... Je te promets que c'est moi.
- Non!... J'ai vu... Son sang. Il m'ont dit qu'il est mort, qui êtes-vous?
- Je n'ai pas de preuve à t'apporter. C'est moi, je te demande simplement de me croire.
Il écarta les bras, dans une posture apaisante, faisant un pas précautionneux vers elle.
- Que...? Eh bien, ça promet d'être intéressant.
Rougecroc. Il était sur le pas de la porte, un sourire en coin aux lèvres. Ibräm tourna la tête vers lui, souriant en coin de même, quoi que plus doucement.
- J'apprécierai que cela ne s'ébruite pas trop, messire.
- ...Je vous laisse faire.
Il était rentré à nouveau, ils parlaient à l'intérieur. Ibräm était de nouveau concentré sur Pri, qui arborait désormais une expression d'horreur mêlée d'incompréhension.
- Pri... Je suis là maintenant. Ça va aller. Je suis revenu pour toi.
- Pourquoi... Pourquoi as-tu fais ça?
Elle était dans ses bras à présent. Il ne sentait plus son armure, la pluie se calmant peu à peu, il avait l'impression de n'être séparé d'elle par aucun obstacle. Il pouvait presque sentir sa peau, alors qu'elle se tenait contre son torse, le serrant.
- Ça va aller, je te le promets.
Tout était flou, les choses se compliquaient. Mais elle était là.
Tiriel- Capitaine
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Re: [Tiriel] Une nuit sans fin.
Le noir. Le vide et les ténèbres, partout, tout autour. Plus rien ne semblait exister, rien que ce noir complet, partout autour. Autour d'elle. Pri se tenait au milieu de ce noir, et l'angoisse était visible sur ses traits, dans son attitude. Pendant un long moment la douleur avait été telle qu'elle avait eu l'impression de ne plus exister en dehors de celle-ci. Elle ne voyait Tiriel à son chevet, un sourire qui se voulait rassurant malgré des yeux qui trahissait son inquiétude la plus totale. Puis il n'y avait plus rien eu. La douleur avait été trop forte, et plus rien n'avait existé en elle. Plus rien, même pas elle, juste ce noir.
Le sentiment de flotter, sans exister l'avait étreint un moment, ses pensées prises dans la glace de cette non-vie. Puis elle était apparue, au milieu du noir. Elle avait trop peur de comprendre. Elle savait, savait ce qu'il se passait. Elle regardait doucement de tous cotés, et doucement les larmes commençaient à couler sur ses joues. Une voix comme d'outre-tombe lui parlait, surgissant de partout et nulle part à la fois. Ses mots étaient pour la plupart incompréhensibles, mais Pri semblait les comprendre. Elle répondait.
Ce dialogue rauque, guttural, quelques mots semblaient compréhensibles de l'extérieur. On lui parlait d'un nom, son nom. Elle disait s'en être déjà choisi un. Et elle pleurait en silence. Et le discours continuait, et elle répondait. Qui était-ce? Cette voix ne semblait pas inconnue, mais ne ressemblait à rien de connu non plus. Qui...? Pri venait de disparaître à nouveau. Ou plutôt, son corps, si tant est qu'on puisse parler de corps en cet endroit, devint immatériel, transparent. Noir. Puis ses contours devinrent flous. Déchirant ce vide, un cri engloba l'univers, perçant le noir, un « Non! » dont l'écho ne voulait pas s'éteindre...
***
Tiriel se releva en haletant sur sa couche, un cri silencieux au bord des lèvres. Son cœur menaçait de s'échapper de sa poitrine. Il regarda autour de lui. Pri n'était pas là, mais sa silhouette était visible par la fenêtre. Elle profitait de l'aube, observant les premiers rayons de soleil au dessus de l'horizon grisâtre. Faisant quelques exercices rapides de relaxation, Tiriel maitrisa sa respiration tant bien que mal et épongea son front en sueur. Il s'habilla maladroitement, et entama les préparatifs pour une autre journée de déplacements. Il fallait que Circé réussisse. Lumière, faites que la folie de Démentropie ne l'ait pas trop atteinte....
Le sentiment de flotter, sans exister l'avait étreint un moment, ses pensées prises dans la glace de cette non-vie. Puis elle était apparue, au milieu du noir. Elle avait trop peur de comprendre. Elle savait, savait ce qu'il se passait. Elle regardait doucement de tous cotés, et doucement les larmes commençaient à couler sur ses joues. Une voix comme d'outre-tombe lui parlait, surgissant de partout et nulle part à la fois. Ses mots étaient pour la plupart incompréhensibles, mais Pri semblait les comprendre. Elle répondait.
Ce dialogue rauque, guttural, quelques mots semblaient compréhensibles de l'extérieur. On lui parlait d'un nom, son nom. Elle disait s'en être déjà choisi un. Et elle pleurait en silence. Et le discours continuait, et elle répondait. Qui était-ce? Cette voix ne semblait pas inconnue, mais ne ressemblait à rien de connu non plus. Qui...? Pri venait de disparaître à nouveau. Ou plutôt, son corps, si tant est qu'on puisse parler de corps en cet endroit, devint immatériel, transparent. Noir. Puis ses contours devinrent flous. Déchirant ce vide, un cri engloba l'univers, perçant le noir, un « Non! » dont l'écho ne voulait pas s'éteindre...
***
Tiriel se releva en haletant sur sa couche, un cri silencieux au bord des lèvres. Son cœur menaçait de s'échapper de sa poitrine. Il regarda autour de lui. Pri n'était pas là, mais sa silhouette était visible par la fenêtre. Elle profitait de l'aube, observant les premiers rayons de soleil au dessus de l'horizon grisâtre. Faisant quelques exercices rapides de relaxation, Tiriel maitrisa sa respiration tant bien que mal et épongea son front en sueur. Il s'habilla maladroitement, et entama les préparatifs pour une autre journée de déplacements. Il fallait que Circé réussisse. Lumière, faites que la folie de Démentropie ne l'ait pas trop atteinte....
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